Editorial/Côte d’Ivoire : enfin, les hommes politiques rattrapés par le virus de la sagesse !

31-8-2020 (AfrikMonde.com) Après des échauffourées constatées dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire, dues à une vigoureuse protestation de l’opposition contre la volonté affichée du Président Alassane Ouattara de briguer un autre mandat présidentielle, les choses semblent rentrées dans l’ordre.

Le ton de l’accalmie a été donné avec la vague de dépôt des dossiers de candidature constatée il y a peu. Après une investiture en fanfare le samedi 22 août 2020, devant des militants du RHDP qui avaient pris d’assaut le stade Félix Houphouët-Boigny et ses environs, le président Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, dans le cadre du premier mandat de la 3e République, a déposé ses dossiers, le lundi 24 août 2020, entre les mains du secrétaire permanent de la Commission électorale indépendante (CEI).

Il n’en fallait pas plus pour que ses plus farouches opposants du moment, dont Henri Konan Bédié, le président du PDCI, lui emboîtent le pas. Dans cette veine, le porte-flambeau du parti septuagénaire de Côte d’Ivoire a foulé les bureaux de la CEI, le jeudi 27 août 2020, au bout d’une longue procession qui a pris ses racines depuis le siège de son parti. S’en est suivi le candidat indépendant, Marcel Amon Tanoh qui a déposé ses dossiers le samedi 29 août 2020.

Pendant ce temps, plusieurs autres candidats, dont Laurent Gbagbo, Soro Guillaume et Albert Mabri Toikeusse, annoncent faire autant avant la date limite de dépôt des dossiers fixée au lundi 31 août 2020.

Ces différentes volontés tranchent irrémédiablement avec les appels à manifester proférer des jours avant par les partis et groupements de l’opposition, semble-t-il, pour faire barrage à ce qu’ils qualifient de candidature de trop d’Alassane Ouattara. Une situation qui a fait planer la peur et l’inquiétude au sein des populations. D’autant plus que les manifestations avaient dégénéré dans des villes comme Bonoua, Gagnoa et Divo. A la clef, le décombre macabre de 5 morts et plusieurs blessés.

A l’évidence, après que plusieurs jeunes ont accepté de donner force à leurs appels à manifester contre la candidature d’Alassane Ouattara, parfois au prix de leur vie dans certaines localités, les opposants au régime actuel ont fini par comprendre que seules les institutions de la République, dont le Conseil constitutionnel ont le pouvoir de valider ou invalider une quelconque candidature. Comme l’on peut le constater, tous sans exception, ont fini par être rattrapés par le virus de la sagesse.

Elle reste d’ailleurs la seule indiquée pour garantir la sérénité et un climat de paix autour de l’élection présidentielle d’octobre prochain. C’est de cette dynamique que le pays aspire, pour le bonheur de plusieurs milliers de citoyens qui n’ont que faire du brouhaha politique, mais qui aspirent plutôt à des activités prospères dans un environnement de paix et de stabilité, comme ce fut le cas au cours de ces neuf dernières années.

Ephraïm Aboubacar

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