AfrikMonde.com (04-06-2025) La Directrice régionale d’Africa global logistics (Agl) pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, Asta Rosa Cissé, a participé le lundi 26 mai 2025, au Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA 2025), à un panel de haut niveau. Au cours de ce panel qui a réuni plusieurs acteurs des secteurs public et privé d’Afrique de l’Ouest, la Directrice régionale a délivré un message fort et mobilisateur en faveur de l’intégration logistique régionale. Autour du thème : « Renforcer le commerce alimentaire intrarégional pour développer le secteur de l’agroalimentaire en Afrique de l’Ouest », Mme Cissé a dressé un constat sans appel : « En Afrique, plus de 100 millions de personnes vivent en insécurité alimentaire, alors même que le continent concentre 60% des terres arables non exploitées de la planète » (source, Fao, Banque mondiale). Elle a rappelé que malgré un potentiel agricole considérable, l’Afrique continue d’importer une part significative des denrées alimentaires qu’elle consomme. Une situation paradoxale, exacerbée par l’inefficacité des chaînes logistiques, l’insuffisance d’infrastructures adaptées, et l’enclavement de nombreuses zones de production.
Ce constat a été partagé par les autres intervenants du panel, parmi lesquels le Dr Olgunju Ashimolowo, Vice-Président de la Bidc ; Dossa Aguemon, Directeur de cabinet du ministre béninois de l’Agriculture ; Patricia Zoundi Yao, Présidente du Mouvement des PME de Côte d’Ivoire, et Aminou Akadiri, Directeur exécutif de la Fewacci.
Le transport multimodal. Face à ces défis, AGL propose des solutions logistiques concrètes et structurantes. Mme Cissé a articulé son propos autour de trois piliers d’action : le déploiement d’infrastructures de chaîne du froid pour garantir la qualité et la compétitivité des produits agricoles ; le développement de solutions multimodales combinant rail, route, voies fluviales et cabotage maritime régional ; et enfin, la création de hubs agro-logistiques intégrés, implantés au plus près des zones de production, pour réduire les pertes post-récolte et fluidifier la distribution régionale.
Ces investissements ne peuvent pleinement porter leurs fruits sans une coopération renforcée entre acteurs publics, privés et communautaires. Mme Cissé a ainsi plaidé pour une approche coordonnée : « Si nous voulons assurer une meilleure circulation des produits alimentaires en Afrique de l’Ouest, nous devons d’abord résoudre les problèmes logistiques. Cela suppose des partenariats ambitieux, des politiques harmonisées et une volonté commune d’intégration régionale. »
Au cœur de cette vision, la logistique s’impose comme un véritable levier de transformation économique et sociale. « Derrière chaque conteneur de mangues ou de tomates qui traverse une frontière, il y a un emploi rural, une famille, une économie locale. La logistique, c’est plus qu’un outil, c’est un moteur de développement pour toute une région », a conclu Mme Cissé.
Nafi SANOGO
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