SARA 2023 : D’importantes recommandations issues du salon

(9-10-2023) AfrikMonde.com La 6ème édition du SARA, placée sous le thème : « L’Agriculture africaine face aux défis des chocs internes et externes : Quelles innovations structurelles pour améliorer les secteurs agricoles et garantir la souveraineté alimentaire ? », a pris fin dimanche 8 octobre 2023. Au terme de toutes les conférences et débats qui ont eu lieu au cours de ce salon, plusieurs recommandations ont été prises.

Ainsi, au titre des productions végétales, les experts ont retenu que le Programme National d’Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA2), en cours depuis 2018 et s’étendant jusqu’en 2025, a joué un rôle crucial dans la résilience de l’agriculture ivoirienne face aux chocs récents. Ainsi des mesures et initiatives ont été prises pour accroître les productions, améliorer la sécurité foncière, relever le niveau de transformation des produits agricoles, renforcer le revenu des différents acteurs, promouvoir la structuration des organisations professionnelles agricoles afin de garantir la compétitivité et la durabilité de l’agriculture, assurer la sécurité alimentaire des populations, tout en créant des richesses équitablement partagées.

Aussi, pour assurer une transformation structurelle de l’agriculture ivoirienne, et sa résilience à tout choc extérieur, l’accent devra être mis à court et à moyen termes sur l’accélération de la transformation au niveau local des produits agricoles, le développement de mécanismes innovants de financement et la prise en compte de l’environnement dans le développement des activités agricoles. Toute chose qui impliquera également l’expansion du nombre d’agro-poles opérationnels, passant de 2 à 5 d’ici fin 2025.

Au titre des ressources animales et halieutiques, le salon a servi de cadre pour mener la réflexion afin de se rapprocher de l’objectif de souveraineté alimentaire avec une couverture de plus de 65% des besoins de consommation des populations en produits animaux et halieutiques en 2026 contre 26,7% en 2019. Pour cela, la Côte d’Ivoire devra nécessairement réaliser des investissements subséquents. Ces investissements peuvent concerner principalement la mise en place d’unités de production aquacoles (alevins et poissons marchands). La production aquacole nationale est évaluée à environ 5 000 tonnes, l’objectif de production affiché est de 150 000 tonnes à l’horizon 2026, soit 225 milliards Fcfa de chiffre d’affaires, soit 343,44 millions d’euros.

L’atteinte de cet objectif est assujettie à la fourniture et la satisfaction des besoins en intrants. Besoins alevins : 600 000 000 soit un chiffre d’affaires en investissement de 120 milliards Fcfa (183,17 millions d’euros) ; besoins en aliments : 2 250 000 tonnes, soit un chiffre d’affaires de 240, 82 milliards Fcfa (367,58 millions d’euros).

La Côte d’Ivoire devra réaliser également des investissements pour la mise en place d’unités de production de produits d’élevage de ruminants à travers des Partenariats Publics Privés sur les ranches et stations.

L’objectif de production de viande affiché à l’horizon 2026 est de 42 219 tonnes de viande bovine, 25 000 tonnes de viande ovine, 25 000 tonnes de viande de porcs et 68 000 tonnes de lait correspondant à un chiffre d’affaires cumulé de 268, 21 milliards Fcfa (409,39 millions d’euros).

La transformation et la distribution sont des secteurs d’opportunité notamment la mise en place d’unités de production de volailles (poussins d’un jour et œufs).

L’objectif de production est de 130 000 tonnes de viandes et 132 050 tonnes d’œufs contre respectivement une production de 75 444 tonnes pour la viande et 66 495 tonnes pour les œufs en 2021, représentant un chiffre d’affaires cumulé de 549, 49 milliards Fcfa (838, 72 millions d’euros).

Cet objectif est assujetti à la satisfaction des besoins suivants : Besoin de poussins : 94 022 393 poussins cumulés (chaires et pondeuses) représentant un chiffre d’affaires global estimé 47,73 milliards Fcfa (72, 85 millions d’euros) ; besoin d’aliments : 511 100 tonnes soit environ 235,89 milliards Fcfa (360,05 millions d’euros) ; besoin en médicaments et produits vétérinaires représentant un chiffre d’affaires cumulé de 37, 61 milliards Fcfa (57,41 millions d’euros) ; la mise en place d’unités agro-industrielles comprenant un volet formation, production laitière et un volet traitement et transformation.

Au titre du secteur des eaux, des forêts et de l’environnement, la Côte d’Ivoire est résolue à sauvegarder ses forêts et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, des réformes importantes seront engagées, notamment l’actualisation du code de l’environnement et du code de l’eau, ainsi que l’application du code forestier.

La Côte d’Ivoire renforcera également la protection des massifs forestiers existants et mobilisera des ressources nécessaires à la réhabilitation des forêts et des terres dégradées afin d’atteindre un taux de couverture forestière d’au moins 20% du territoire national.

Au titre des autres secteurs impactant le développement agricole, la Côte d’Ivoire s’engage à renforcer sa collaboration avec le Ministère chargé des mines et de l’énergie afin de contribuer à la réduction des impacts négatifs de l’orpaillage clandestin, faciliter l’accès aux énergies, notamment renouvelables afin de permettre aux populations rurales de valoriser leurs productions agricoles ; le Ministère chargé des infrastructures économiques pour améliorer la densité et la qualité des infrastructures routières pour améliorer l’écoulement des produits agricoles vers les marchés ; le Ministère chargé du numérique pour le développement de solutions d’alerte précoce et de surveillance des ressources naturelles, le déploiement d’infrastructures permettant aux agriculteurs de profiter de toute la puissance des outils numériques pour réduire la fracture numérique et favoriser un développement inclusif.

Irène BATH

AfrikMonde.com