Reportage : après plusieurs années de disette, l’espoir renaît chez les populations de Bokasso

Dans le village de Bokasso, l’accès à l’eau potable demeure un luxe pour les populations, au point où les femmes sont toujours obligées de faire le pied de grue pour obtenir le précieux liquide vital.

2-1-2022 (AfrikMonde.com) Situé à 18 km de Hiré (région du Loh-Djiboua), le village de Bokasso se situe dans la sous-préfecture de Zégo. Totalement enclavée, la localité est qui abrite environ 3000 habitants est dépourvue de toutes les infrastructures de base. Ses populations fondent assez d’espoir dans le Gouvernement et maintiennent le regard tourné vers le président Alassane Ouattara.

Le samedi 18 décembre 2021, notre équipe de reportage s’est rendue dans ce village pour y rencontrer les populations. Le chef du village de Bokasso tout en saluant les actions qui sont réalisées dans la région du Loh-Djiboua, a plaide pour la construction d’un centre de santé dans son village. Il n’a pas omis l’extension du réseau électrique et le reprofilage de la route Agbadou-Bokasso, distant de 22 km.

Agbadou, il faut le noter, abrite une mine d’or en pleine exploitation. Ce village connaît de réelles difficultés. L’eau potable n’y existe que de nom, l’unique pompe villageoise construite dans les années 1980 ne fonctionne plus normalement, du fait de l’augmentation croissante des populations. Il en est de même pour les infrastructures scolaires, l’école primaire publique du village réalisée au début des années 1970 compte seulement trois classes. Une école de fortune abrite les autres classes.

Pendant ce temps, les élèves et leurs enseignants sont bligés de squatter ces vieux bâtiments, (…)

Elle a été construite en paille. Cet établissement est dépourvu de latrines modernes. Les élèves sont contraints de se rendre dans la broussaille pour leurs besoins. Le premier bâtiment de cette école que nous avons visité n’a jamais bénéficié d’une couche de peinture, que lorsqu’il a perdu une partie de sa toiture au passage d’un orage en 1995. Depuis ce triste évènement, l’école primaire publique est restée sans grand soin.

Soucieux de l’avenir de leurs enfants, les populations ont décidé, à l’occasion de la récompense de leur fidélité à une coopérative agricole, d’opter pour la construction d’un nouveau bâtiment de trois salles de classes. Cette opération qui a connu un bon avancement a malheureusement été freinée par le manque de moyens financiers nécessaires à sa réalisation totale.

Tout comme le bâtiment servant d’école, les logements des enseignants sont dans un état de délabrement très avancé. Par ailleurs, les parents d’élèves ne sont pas restés en marge de ce réel souci de logements des maîtres. C’est pourquoi, il y’a de cela cinq ans déjà qu’ils ont entrepris la construction d’un nouveau logement. Ce projet est en souffrance faute de moyen financier

« L’école a vu le jour en 1979 avec un enseignant bénévole. En 1991 l’Etat y a affecté un enseignant. Aujourd’hui il est fonctionnel  mais sa capacité est très petite pour accueillir le reste des apprenants. Quand il y’a la pluie les enfants sont contraints d’abandonner les cours pour la maison parce que les classes sont construites en matériaux locaux. Cela risque de constituer un danger pour les enfants. Vivement qu’une solution soit trouvée à notre problème », lance le président des jeunes de Bokasso.

Dernier village du canton de Zégo à bénéficier de l’éclairage public, Bokasso reste encore dans le besoin de lumière électrique. Les poteaux posés alors que certaines familles n’avaient pas encore regagné leurs quartiers sont aujourd’hui insuffisants. Cette réalité prive de nombreux ménages d’électricité et encourage les branchements anarchiques.

LES POPULATIONS DE BOKASSO LANCENT UN APPEL AU PRESIDENT ALASSANE OUATTARA. En 1996, une opération d’extension devrait être faite dans certains villages de la sous-préfecture de Hiré, d’alors dont Bokasso. Les populations attendent encore la réalisation de ce projet, parce que le village s’agrandit chaque année. Après avoir placé longtemps leurs espoirs en  l’ancien pouvoir. Les populations de Bokasso implorent aujourd’hui le président Alassane Ouattara, qui est pour eux le digne bâtisseur de la Cote d’ivoire. Et ce au  regard des grands chantiers de développement qu’il a entrepris dans tout le pays.

« Nous avons besoin que le chef de l’Etat nous vienne en aide parce que nous avons été abandonnés par les cadres de notre village », a plaidé N’Dré Yalet Samuel, le chef de Bokasso. Il a traduit ses remerciements  au président Alassane Ouattara pour avoir nommé le ministre Amédée Kouakou dans le gouvernement. Car, les actions de celui-ci sont visibles dans toute la commune de Divo et au-delà. Il a cité pèle mêle, le bitumage des rues des différents quartiers de la ville. Selon le chef, N’Dré, le bitumage des commune de Zikisso, hiré, Guitry est en grande partie dû à sa présence dans le gouvernement.

Ces populations souhaitent que le ministre Amédée Kouakou brigue la présidence du conseil régional du Loh–Djiboua. « Je sais que s’il est élu à ce poste, il peut nous apporter le développement. Il travaille beaucoup dans notre région, c’est notre leader. On souhaite qu’il reste le plus longtemps possible au sein du gouvernement », a souligné le chef du village de Bokasso. Les jeunes de Bokasso sont du même avis que leur chef. Ils estiment que le ministre de l’équipement et de l’entretien routier est le seul espoir du Loh–Djiboua, après la disparition de feu le ministre Rolland Zapka Komenan.

Les femmes du village sollicitent un fonds d’aide pour la réalisation de leurs projets. « Nous avons besoin d’un marché moderne pour vendre nos produits car nous sommes à la merci des acheteurs véreux à cause de l’inexistence d’un marché. Et aussi du mauvais état de la route », a plaidé Y.G, la quarantaine révolue que nous avons rencontré à l’entrée du village. Elle ajoute que les femmes de Bokasso ont également besoin d’une broyeuse pour leur autonomisation. Ouattara Lassina, le porte-parole des jeunes de Bokasso a, pour sa part, demandé la construction d’un foyer des jeunes et la mise sur pied d’un fonds d’aide au profit des jeunes de la sous-préfecture de Zégo.

(…) en attendant la finition totale du nouveau bâtiment de l’école primaire.

L’approvisionnement en eau potable se fait toujours de façon rudimentaire à Bokasso. Les femmes sont obligées de se lever de bonne heure pour espérer avoir de l’eau propre pour leur ménage. Les périodes de saisons sèches en disent long sur cette réalité. Au cours de ces mois chauds et secs, en effet, l’eau est presqu’inaccessible dans les puits qui n’offrent pas vraiment la salubrité adéquate à la consommation de l’eau recueillie.

LE VIVRE ENSEMBLE, UNE REALITE A BOKASSO. Le chef de  la communauté Cedeao  a témoigné que les populations de Bokasso vivent en parfaite harmonie. Le vivre ensemble, a-t-il dit est une réalité. Majoritairement occupé par les autochtones Dida, Bokasso compte dans sa population des Baoulés, des Malinkés, des Tagbanas et des populations venus de la sous-région.

« Nous nous entendons parfaitement. Il n’y a pas de palabre ici. Les autochtones Dida sont très bien avec nous. Je pense que le vivre ensemble est une réalité. Lors des élections présidentielles et législatives, Bokasso n’a pas connu de violence et cela est à mettre à l’actif de nos différents chefs qui ont appelé les uns et les autres à la paix. Ce message est très bien passé dans nos communautés », a-t-il témoigné. Pour preuve, toujours selon son témoignage, lors des élections, les urnes ont été sécurisées par les populations elles-mêmes.

Les populations de Bokasso participent énormément à la production du cacao, du café et du vivrier de la Côte d’ivoire. L’insécurité est de mise dans le village. Les populations sont à la merci des braqueurs en cette période de campagne cacaoyère. Vu l’état de la route, les producteurs sont la cible des malfrats. Et ce, malgré les quelques patrouilles de la brigade de gendarmerie de Hiré.

Kouamé Samuel, Correspondant

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