Que retenir de ces tandems qui nous gouvernent ? #Côted’Ivoire

20-7-2020 (AfrikMonde.com) Ils monopolisent à eux seuls le temps d’une génération. Près de vingt-cinq ans que la vie politique en Côte d’Ivoire continue d’être dominée principalement par ces mêmes noms, en bien comme en mal selon votre position.

Leurs adeptes, mordicus, plus que jamais à couteaux tirés ne cèdent en rien, les occasions venues, de raviver leurs querelles. A croire que le malheur des uns ne suscite que joie dans le camp opposé. La mort ou des démissions trouvent refuge dans l’imaginaire machiavélique des rivaux. Des différends encore à fleur de peau faisant de la réconciliation en Côte d’Ivoire un véritable mirage politique.

Ce qu’est retenu de l’un, est cette force de caractère. Ce petit quelque chose qui a suscité chez tant de jeunes un amour fou d’abord pour ses idéaux et finalement pour sa personne. Le culte de la personnalité dirait l’autre qui s’en est allé grandissant au-delà des frontières de son pays. De ce fait, les jeunes africains une fois de plus, se sont frottés  à l’espoir d’un lendemain où ils pourront agir en amont et en aval de leur destin.

Beaucoup d’entre eux l’évoquent comparativement alors dans des phrases  où des noms tels Julius Nyerere, Kwame  Nkrumah, Thomas Sankara, pour ne citer que ceux-là, se retrouvent. Ont-ils tort ? Lui, professeur d’Histoire, aurait-il eu tort de croire en ses convictions, d’une Afrique aux Africains ? Œuvrer pour arriver à ses fins en accord avec ses convictions, volonté et rêve, officiellement ou officieusement, enfin, se libérer de l’emprise des puissances colonisatrices.

Le temps nous situera. Cependant, certains pointent du doigt sa naïveté qui éventuellement aurait précipité sa chute. Et voilà que de sa prison, sa nouvelle aura de martyr ne cessera de l’élever au rang de héros national, continental voire mondial pérennisant incognito la force de ses pensées.

A l’opposé, à travers le nouveau Président, est constatée une autre forme d’engouement. Ce professionnel économiste suscite, en effet, un autre genre d’espoir chez plusieurs milliers de jeunes de son pays. Avec lui, on parle beaucoup plus de rééquilibrage et redistribution des cartes et richesse. C’est en cela que le grand Nord se retrouvant en lui, vit un souffle nouveau. Enfin, ceux dit marginalisés tiennent désormais les rênes. Ils sont nombreux qui voient à travers son élection, la justification de leur droit sur des terres se réclamant hospitalières.

Le camp adverse le taxera donc d’étranger, de snob déconnecté des réalités de son pays… Mais pour ses partisans, les réalisations infrastructurelles à elles seules suffisent pour taire ses détracteurs pour qui le miracle économique depuis son apparition en Côte d’Ivoire n’est que leurre.

Un reste au chaud dans le cœur de ses adeptes, pour son charisme. L’autre est la fierté du Nord. Qu’il s’agisse de christianisme ou d’Islam, de sympathie ou d’antipathie, d’idéologie ou d’affinité ethnique… que l’un ait échoué ou que l’autre échoue, l’histoire de la Côte d’Ivoire ne s’écrit pas au brouillon.

Echec ou pas, les Ivoiriens, pris en otage n’ont jamais eu le choix et n’auront jamais le privilège de choisir leurs acteurs politiques. L’important n’est-il pas de savoir comment s’y prendre, afin que ces échecs leur soient profitables ?  A quelque chose, malheur n’est-il pas bon ? Les élections d’octobre arrivent à grand pas. Les leçons d’hier nous seront-elles salvatrices ?

Car, au-dessus de tout, Paul, constructeur d’esprit, tout comme Jean, constructeur de ponts, s’en iront et la Côte d’Ivoire demeurera. Triste réalité ! L’admettre ne serait-il pas préambule de construction de ponts dans l’esprit des gens ; des ponts qui transcenderont nos différences, le temps et l’espace pour enfin accoucher d’une nation avertie, sage et prospère ?

Kakou Nda

AfrikMonde.com