Lutte contre l’endométriose : en Côte d’Ivoire, l’Ong ‘’Endo woman Afrik’’ sonne la mobilisation

Bassam, 24-06-2022 (AfrikMonde.com) À l’occasion de la 18è journée de la Société ivoirienne de pédiatrie (SIP),qui s’est tenue les 23 et 24 juin 2022 à  la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, Mme Olive Adjéhi Gandonou, consultante en leadership, développement personnel et en entreprenariat, par ailleurs, présidente de l’ONG Endo Woman Afrik victime elle-même de l’endométriose, a décidé d’en faire son cheval de bataille. Le journal numérique « Afrikmonde.com », l’a rencontrée. Entretien :

Qu’est-ce que l’endométriose et Comment se manifeste cette maladie ?

L’Endométriose est une maladie liée aux règles douloureuses avec des saignements abondantes. Fortement méconnue,  tant au niveau médical que par les populations, elle a des conséquences désastreuses, chez les femmes. C’est une maladie gynécologique qui touche 10% des femmes en âge de procréer. Souvent mal repérée, elle fait l’objet de nombreux retards de diagnostic. Elle se manifeste par des règles abondantes, douloureuses, des saignements… C’est une maladie où les tissus qui tapissent normalement l’utérus se développent en dehors de ce dernier. Dans le cas d’une endométriose, les tissus peuvent se trouver sur les ovaires, les trompes de Fallope ou les intestins. Cette maladie touche par la suite, tous les organes vitaux en commençant par les organes génitaux : le poumon, le cœur, les reins…

Vous êtes la présidente de l’Ong « Endo Woman Afrik ». Quelles sont vos motivations en créant cette organisation non gouvernementale ?

A travers notre organisation, nous vous voulons sensibiliser sur l’endométriose, qui est une maladie invalidante et méconnue du grand public. Cette maladie met à mal l’équilibre familial. C’est une maladie qui intervient chez une femme en âge de procréer sur 10 à travers le monde. Soit 180 millions de femmes qui en souffrent dans le monde et ce n’est pas négligeable.

30 à 40% des femmes atteintes de cette maladie ont des séquelles très importantes notamment la stérilité. Et nous avons constaté qu’en Afrique, il n’y a pas de statistiques scientifiques pour cette maladie. Alors, nous avons créé « Endo woman Afrik » pour toucher les décideurs, les dirigeants, les différents bailleurs et surtout la tutelle pour leur montrer  que des mesures doivent être prises pour ces femmes qui souffrent de ce mal. Parce qu’en même temps, que cette maladie  est méconnue, elle fait souffrir les femmes qui sont souvent marginalisées.  Ces femmes sont incomprises. Elles souffrent en urinant, en faisant les selles, les menstrues et même lors des rapports sexuels, ce qui devrait être pourtant une partie de plaisir.

Que doivent retenir les femmes qui souffrent de ce tueur silencieux ?

À travers notre organisation, nous voulons lever un coin de voile sur ce mal invalidant. C’est pourquoi, des mesures doivent être prises. Il faut tendre la main à ces femmes qui souffrent. L’Ong « Endo Woman Afrik » a décidé de donner le sourire à ces femmes. Leur montrer que cette maladie ne doit pas être un frein à leur épanouissement. Suis moi-même victime de cette maladie depuis 27 ans.  Donc à travers mon vécu, à travers mon histoire, je dois montrer que c’est possible de vivre avec ce mal.

Quelles sont les actions que vous avez déjà menées sur le terrain ?

L’Ong, depuis 2009 a mené de nombreuses actions liées à la sensibilisation des femmes à travers des séances en présentiel dans les communautés, la presse écrite et les autres médias à savoir les émissions radios et télé. Nous avons parcouru des villes telles que Yamoussoukro, Bouaké et plusieurs communes d’Abidjan pour des journées de sensibilisation. Nous avons actuellement un vaste calendrier qui nous conduira à coup sûr, encore une fois à l’intérieur de la Côte d’Ivoire  dans des villes comme Bouaflé, Sinfra etc.      Sans compter  des invitations en Europe. Notre objectif est de beaucoup communiquer sur cette maladie. D’autant qu’elles sont nombreuses les femmes qui souffrent de ce mal, sans distinction de rang social. Voilà pourquoi nous sollicitons l’appui financier du gouvernement ivoirien  notamment  la Première Dame Mme Dominique Ouattara pour nous aider à bouter hors cette maladie.

Par Georges Hervé Bagoh, Correspondant régional