Loi sur l’avortement : PMNCH appelle à intensifier le plaidoyer suite à la décision de la Cour suprême

(17-09-2023) AfrikMonde.com Suite de la décision de la Cour suprême des États-Unis de juin 2022 visant l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade qui a légalisé l’avortement aux États-Unis en 1973, PMNCH, la plus grande alliance mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents a conduit une enquête dont les conclusions présentent d’importantes conséquences.

Pour PMNCH, les résultats de l’enquête confirment les craintes largement répandues quant à l’impact potentiel. PMNCH fait remarquer que la nécessité d’intensifier le plaidoyer est évidente, en particulier à un moment où les services et les droits en matière de santé sexuelle et reproductive ont été mis à mal par l’impact du COVID-19, ainsi que par d’autres facteurs, tels que le nombre croissant de conflits humanitaires dans le monde actuellement, où les femmes sont souvent très touchées. Les résultats soulignent les réalités auxquelles sont confrontés certains membres de PMNCH – en particulier, le besoin d’outils pratiques et de stratégies d’atténuation que les partenaires peuvent utiliser pour renforcer la responsabilité en matière de santé sexuelle et reproductive dans leurs domaines respectifs.

« Les effets de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade s’étendent bien au-delà des États-Unis », a déclaré la très honorable Helen Clark, présidente du conseil d’administration de PMNCH et ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande. « Comme on le dit souvent, ‘’quand l’Amérique éternue, le monde s’enrhume’’. Les résultats de l’enquête de PMNCH montrent ce que nous craignions le plus : une réduction potentielle de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les femmes, suite à l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade. Cela pourrait constituer un risque sérieux pour la santé et le bien-être de millions de femmes dans le monde, qui dépendent de l’accès aux services de planning familial et d’avortement. »

« Cette décision confère aussi une fausse légitimité à ceux qui cherchent à restreindre les droits des femmes et pourrait également encourager certains pays à adopter leurs propres lois régressives et restrictives en matière d’avortement. Cela ne peut être accepté. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons investir dans la protection des services de santé sexuelle et génésique, dans l’éducation du public sur la valeur de ces services et dans le respect des droits humains ».

Les regards tournés vers l’Assemblée générale des Nations unies

À l’approche de l’Assemblée générale des Nations unies qui se tiendra à New York ce mois-ci, ce rapport aide les pays à plaider pour que la santé et les droits sexuels et reproductifs soient prioritaires et reconnus de toute urgence dans les accords mondiaux. Les défenseurs et les partenaires qui soutiennent la prestation de services de santé doivent redoubler d’efforts pour élargir l’accès à des services de santé génésique complets et accessibles afin de préserver le bien-être des personnes qui recherchent toute la gamme des services de santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement sans risque.

Méthodologie de l’enquête et contributeurs

Les questions ont été élaborées par PMNCH, et les réponses ont été sollicitées à travers les réseaux de PMNCH au début de 2023 via la newsletter de PMNCH, les canaux de médias sociaux (Twitter, LinkedIn), la plateforme d’engagement des membres de PMNCH (Digital Advocacy Hubs), et par le biais d’une sensibilisation directe des groupes d’intérêt de PMNCH. Ces efforts ont permis de recueillir 52 réponses volontaires entre mars et juillet 2023 parmi les organisations locales, régionales et mondiales impliquées dans le plaidoyer pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents.

Le principal pays ou territoire de travail des répondants a été décrit comme « mondial » (13,4 %), le plus grand nombre de réponses à l’enquête provenant de l’Inde (15,4 %), suivi du Malawi, du Nigéria et des États-Unis d’Amérique (11,5% chacun).

En ce qui concerne l’objectif principal de leur travail, l’enquête a révélé que 84,6% des répondants étaient principalement engagés dans le plaidoyer, 38,5 % dans la programmation et 25 % dans l’élaboration de politiques.

Le présent rapport est complété par les conclusions d’entretiens tirées d’un rapport de Fòs Feminista, une coalition de plus de 170 organisations basées à New York qui défendent la santé, les droits et la justice en matière de sexualité et de procréation pour les femmes, les jeunes filles et les personnes appartenant à des groupes différents sur le plan du genre.

Dans son rapport, Fòs Feminista a mené, en collaboration avec des groupes de femmes en Colombie, en Inde, au Kenya et au Nigeria, 66 entretiens avec des informateurs clés sur l’impact de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade.

Les conclusions de ce rapport doivent être interprétées dans le contexte de cette méthodologie, en reconnaissant ses limites et la nécessité de mener d’autres recherches plus approfondies pour comprendre l’impact réel de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade dans divers contextes.

Irène BATH (Sercom : PMNCH)

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