Interview/Zady Michel (Candidat indépendant aux municipales à Ouragahio) : ‘’Nous voulons achever les projets que nous avons entamés‘’

29-6-2023 (AfrikMonde.com) Interrogé dans son village natal de Zébizékou situé à 4 kilomètres de Ouragahio, Zady Michel livre les motivations qui l’ont conduit à se porter candidat pour les municipales de 2023. Il dénonce également le choix du candidat du PPACI.

Le PPACI a désigné un candidat aux municipales en lieu et place du maire sortant Antoni Garou. En votre qualité de maire résident, la logique aurait voulu que vous respectiez les consignes de ce parti auquel vous êtes  adossé. Qu’est-ce qui motive cette candidature aux municipales à Ouragahio ?

C’est le choix du candidat du PPACI  aux municipales à Ouragahio qui ne m’a pas plu et surtout la manière. Nous sommes allés aux élections de 2018 sous la bannière indépendante parce que le Front populaire ivoirien avait choisi la politique de la chaise vide. C’est en tant qu’indépendant que nous avons remporté ces élections municipales dans la commune de Ouragahio. Depuis 2018 jusqu’en 2023, il y’a quelque chose de potable qui a été faite à Ouragahio.

Et ça ce n’est un secret pour personne et on vous dit un matin que vous avez bien travaillé, mais quittez. Je suis désolé, c’est cette manière qui n’est pas bonne. Deuxièment, il y’a des projets que nous avons réalisés et il y’a des projets qui n’ont pas été achevés.  C’est vrai que le maire sortant est un cadre du PPACI, donc il est libre de respecter la décision de ce parti. Mais moi je ne suis pas un militant de cette formation politique et j’ai le droit de me porter candidat.

Nous voulons achever les projets  que nous avons entamés pour qu’on puisse écrire en lettre d’or notre nom dans la commune de Ouragahio. Il y’a des  projets que nous n’avons pas entamés, il y’a par exemple le quartier de la Diaspora. Nous ne sommes pas contre le PPACI, encore moins contre le président Laurent Gbagbo qui est notre papa, mais le choix ne nous sied pas. Voici nos motivations.

Que dites-vous de ceux qui pensent que vous êtes en mission pour déstabiliser le PPACI à Ouragahio ?

Il faut que les uns et les autres comprennent que le maire est le représentant de l’exécutif dans la commune, selon l’article 189 de la loi 2012-11 28 du 13 décembre 2012. A ce titre, il doit contribuer au prolongement de la politique socio-culturelle définie par le Gouvernement. Le sachant c’est dans ce créneau que je m’inscris. Un maire n’est pas représentant de son  parti politique. Malheureusement les gens ne le savent pas.  Il est tenu de faire la politique de développement du Gouvernement. Je pense qu’on aura le temps d’attaquer le développement à Ouragahio.

Certains de vos frères disent que  vous avez trahi la lutte. Quelle est votre réponse à cette accusation ?

Cette mairie n’est pas une mairie PPACI. J’ai dit que c’est sous la bannière indépendante que nous avons gagné cette mairie. Donc on n’a pas trahi de lutte. Parlant du maire Antoni Garou il m’a demandé de ne pas me présenter et il m’a même mis à dos toute la chefferie de Ouragahio. Aujourd’hui il y’a un froid entre le maire Garou et moi. Il est très opposé à cette candidature. C’est un engagement que j’ai pris. J’ai les chances de remporter ces élections en qualité de maire résident. Je suis en phase avec ma population. J’ai mes chances, je peux croire et c’est ce qui me motive.

Les populations  de Ouragahio acceptent-elles cette candidature ?

Le terrain est très favorable et cela me réjouit. Le terrain est très favorable parce que l’équipe municipale dont je fais partie a fait des exploits, à travers d’importantes réalisations bien perceptibles dans la commune. Depuis 1985 que la mairie existe aucune équipe municipale n’a fait mieux que nous. Je pense que les chances sont intactes.

Est-ce que vous n’avez pas peur du PPACI qui considère Ouragahio comme son bastion ?

Je n’ai peur de rien. Les urnes nous diront si Ouragahio est le bastion du PPACI. Je crois en mes chances. Aucune élection n’est gagnée d’avance.

Un mot sur les réalisations du Gouvernement à Ouragahio ?

Nous saluons au passage le Président Alassane Ouattara pour le bitumage de la ville de Ouragahio, la construction du château d’eau et pour bien d’autres réalisations. Toutefois, j’estime que ces réalisations nous reviennent de droit, parce que nous avons droit au développement donc le faire c’est une très bonne chose. Grâce au bitume ; Ouragahio a fière allure et c’est ce combat que nous allons mener.

Quel appel aux populations pour des élections apaisées à Ouragahio ?

Chacun dit qu’il est capable d’apporter le développement. On demandera à la population de choisir le meilleur projet de société. Je voudrais tout de même demander aux autres candidats d’avoir un langage apaisé. Nous sommes entre nous frères. Ce n’est pas dans la violence que nous allons développer Ouragahio. C’est quand il y’a la paix que le développement arrive.

Réalisée par S. Kouamé, correspondant

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