6-5-2024 (AfrikMonde.com) Dans l’arène politique africaine, tous se revendiquent panafricains. Des pionniers d’hier aux nouveaux élus, des leaders d’opinion aux citoyens lambdas, cette idéologie – le panafricanisme – prôné par Kwame Nkrumah (Ghana 1960 – 1966), qui tend à développer l’unité et la solidarité africaine, gagne à nouveau du terrain. L’union faisant la force, elle est salutaire pour des peuples qui ont été divisés pour finir endoctrinés. Tout combat qui promeut l’indépendance totale du continent africain en encourageant la solidarité entre ses enfants, d’ici ou d’ailleurs, est tout sauf malsain.
Le panafricanisme perdrait de sa valeur s’il n’était que réduit à l’opposé de la jeune francophonie. Il est une idéologie ancienne de la fin du XVIIIe siècle, qui se distingue du libéralisme et du socialisme, par sa conscience historique et surtout son identité géographique. Lié à un espace, le continent africain, il s’en prend à toutes formes d’hégémonies qui en silence gangrènent ses États.
Sous la forte influence de différentes figures politiques noires américaines dont Williams Du Bois et Marcus Garvey, sa Première Conférence voit le jour à Londres en juillet 1900. Le climat sous tension de racisme était alors exacerbé de crises économiques et sociales, ainsi que de la conquête progressive des territoires africains par les puissances occidentales.
Aujourd’hui, n’est-il pas impératif de changer de paradigme, car cette vision n’a jamais apporté le changement tant escompté à l’Afrique ? Son bilan parle de lui-même. Les générations se succèdent à sa tribune pour toujours les mêmes résultats. Des rêves brisés et bientôt revisités. Un leader est tué par-ci ; par-là naît un prodige qui émule le charisme de ses devanciers. Il ne saura que faire revivre l’espoir, s’effondrera et n’apportera qu’un autre monument en sa mémoire, une autre effigie sur les vêtements de la populace. Ce fourvoiement n’étonne plus. Il affiche dans le temps, ses limites. La leçon de la sagesse du temps, tient dans l’énoncé de Victor Hugo : “l’avenir est une porte, le passé en est la clé” !
Dès lors, l’avenir de l’humanité serait enfoui dans le passé de l’Afrique. Même les plus érudits panafricains s’enorgueillissent du fameux “l’Afrique est le berceau de l’humanité ”. Cette théorie, de nos jours, la plus largement acceptée, confirme que l’origine de notre espèce remonte à l’Afrique de l’Est, où ont été découverts les plus anciens fossiles incontestés.
Cet Homo erectus, puis Homo sapiens, qui va évoluer vers l’Homme moderne, a émigré une première fois vers l’Asie il y a deux millions d’années… puis une deuxième fois vers l’Europe un million d’années plus tard. La planète compte aujourd’hui plus de sept milliards d’humains provenant d’une seule et même espèce africaine, un alpha couple.
Par conséquent, tout ce qu’a pu produire notre humanité porte en elle l’ADN de l’Afrique. Des sciences à la coutume, des langues à la religion… Dites aux détracteurs que la Russie du Président Vladimir Poutine, ne déploie pas à nouveau une stratégie mythomaniaque de séduction audacieuse à l’égard de l’Afrique. Il n’y a rien de surprenant ni de controversé autour de sa déclaration : “Jésus-Christ est noir” (CNC). C’est juste le retour à la case départ.
Ce retour dans les starting-blocks de tous les aspects de notre vie devrait inspirer les politiques à se réinventer. A partir du moment où tout émane du continent noir, la démocratie pratiquée outre-mer n’est qu’un dérivé de la gestion innée de la société africaine. L’Afrique, alpha Parent de tous les enfants de la terre, ne devrait plus souffrir mais plutôt bénéficier de la richesse de ses enfants, où qu’ils soient. Nous sommes tous africains par essence et fiers de notre héritage mondial, cultivé sous une infinité d’angles et approches.
Un père ne peut qu’apprendre de sa progéniture, plus affûtée sur les nouveaux challenges générationnels. C’est de son champ qu’est extrait le coltan que le fils a utilisé pour les prouesses de ses gadgets électroniques. Un, lui a été offert. Mais, vieux jeu, c’est encore sa fille qui lui enseignera des astuces pour aisément manipuler son appareil.
Le génome noir est d’ailleurs le seul à pouvoir engendrer toutes les autres “races”. Les Occidentaux, pour ne citer qu’eux, sont nos enfants par extension alors. Quel parent ne serait pas ébloui et fier de la perspicacité de sa progéniture ? Les nouveaux leaders devraient plutôt ramener leurs enfants ingrats sous leur autorité. Ils ont tout à gagner dans une approche planétaire que de se confondre dans des schémas obtus de panafricanisme.
Kakou NDA
AfrikMonde.com