[Ecofepa/Parité] A Abuja, les Femmes d’Afrique de l’Ouest donnent de la voix

Abuja, 17-05-2023 (AfrikMonde.com) Les 05 et 06 mai 2023, il s’est tenue à Abuja, au Nigeria, la première réunion populaire de l’Association des Femmes Parlementaires de la Communauté économique des Etats-Unis de l’Afrique de l’Ouest avec pour thème : « Redynamiser la démocratie en donnant la parole aux femmes et aux jeunes », avec le slogan ‘’penser politique’’, cette rencontre a vu la participation, notamment des femmes parlementaires, et plus de 300 femmes et jeunes venues de la sous-région ouest africaine.

A cette rencontre, la première du genre, les femmes d’Afrique de l’Ouest ont été invitées à redoubler d’effort pour obtenir des opportunités de partage du pouvoir politique et faire respecter les 35 % d’action positive fixés par les Nations Unies, ce qui, à n’en point douter leur permettra à coup sûr de proscrire la bataille avec la gent masculine pour l’inclusion dans la politique, la gouvernance et la prise de décision. A juste titre, L’Honorable Woraye Saar, présidente de l’Association des Femmes Parlementaires a souligné qu’il est important d’aider les jeunes à leur autonomisation en les impliquant d’avantage dans les processus de prise de décisions, et en créant leur parlement. « Nous promettons de travailler à l’encadrement des jeunes de la Cedeao », a-t-elle dit. Se déclarant déçue par le faible pourcentage de femmes élues à la prochaine Assemblée nationale du Nigeria, elle a félicité le Sénégal pour sa loi sur la parité hommes-femmes, avant d’ajouter : « les femmes doivent comprendre qu’allumer la bougie d’une autre, n’est pas éteindre la leur ».

Toutefois, elle s’est dite confiance d’autant qu’à l’en croire, « beaucoup de décisions seront inclusives d’ici à 2023 ». Poursuivant, elle a félicité la Sierra Leone pour avoir récemment promulgué la loi de 2022 sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, qui garantit les principes d’inclusion, de participation et de réactivité en matière d’égalité des sexes. Aussi, souhaite-t-elle que cette loi soit reproduite dans tous les États membres. « Il est essentiel que nous mettions en place des programmes et des réseaux de mentorat pour soutenir la prochaine génération de femmes dirigeantes et veiller à ce qu’elles bénéficient du soutien et des conseils dont elles ont besoin pour réussir », a-t-elle conseillé. Le manque d’ambition politique claire pour les femmes, le manque d’accès aux ressources financières pour leur campagne, les Fonds limités pour les femmes sont, reconnait-elle, les obstacles que rencontrent les femmes dans l’exercices de leurs activités politiques. Pour la représentante de la vice-présidente de l’Association des Femmes Parlementaires (Ecofepa) de la Communauté économique des Etats-Unis de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), il est important de renforcer leur structure pour qu’il soit un instrument de plaidoirie car, souligne-t-elle, les femmes sont face à des réalités d’exclusion. Ce rendez-vous avait pour objectif de redynamiser la démocratie en donnant la parole aux femmes et aux jeunes à travers des échanges et partages d’expériences entre participantes. Les femmes ont partagé entre elles, leurs parcours politiques pour encourager et créer une sorte d’émulation pour orienter les jeunes qui envisagent d’embrasser une carrière politique dans leurs pays respectifs. « Pendant deux jours nous avons échangé sur la situation des femmes et des jeunes en politique, comment intégrer les jeunes, les femmes pour qu’elles soient dynamiques et pour qu’elles se sentent à l’aise dans la politique », déclarait la patronne de la délégation nigérienne, au sortir des travaux de ladite assemblée populaire.

Clarisse GBAKU (Envoyée spéciale à Abuja) 

[Elles ont dit]

*Chantal Fanny Moussokoura, Secrétaire générale, Ecofepa : « Nous, femmes de la Cedeao devons être unies et solidaires… »

 

*L’Honorable Woraye Saar, présidente de l’Association des Femmes Parlementaires, (Ecofepa) « Nous envisageons d’encadrer dix millions de jeunes d’ici 2030.  Nous exhortons toutes les femmes de la sous-région à travailler ensemble pour l’égalité du genre. Ne soyez pas des femmes qui applaudissent les hommes »

*Halima Ahmed, première Secrétaire Générale du Parlement de la Cedeao : « La pression doit continuer à s’exercer sur les gouvernements pour qu’ils adoptent des mesures d’action positive. »

*Biodun Christine Olujimi , première vice-présidente de d’Ecofepa par ailleurs, membre du Sénat nigérian : « Les partis doivent délibérer et insister pour qu’il y ait un quota particulier pour les femmes »

 

 

*Kahdija Bamali, coordinatrice nationale d’Aspire Young Women Forum : « “Grâce au mentorat, les jeunes femmes peuvent gagner en confiance, développer des compétences essentielles et accéder à de nouvelles opportunités.

*Représentante du Niger : « il faut assurer la relève en laissant la place aux jeunes et aux femmes en leur permettant d’avoir accès au pouvoir. »

*Beatrice Eyong, représentante pays, Onu-Femmes : « le succès sans succès, est une sorte d’échec. »

*L’Honorable Woraye Saar, présidente aux jeunes : « respectez vos parents, allez partout porter l’information, battez-vous… »

*Ann Iyonu, directrice exécutive de la Fondation Goodluck Jonathan : « il faut encourager les gouvernements à instaurer un système de quota, il faut réserver des postes de responsabilité aux femmes. »

*Haoua Hassane, députée : « Nous sommes aujourd’hui 51 femmes à l’assemblée nationale du Niger. Notre pays est sur la bonne voie, la voie de la Cedeao. Je pense que cette assemblée populaire est venue à point nommé »

Au menu de la rencontre: remise de lots aux gagnants du jeu tombola, don d’un présent des femmes d’Ecofepa au président du parlement, distinction des membres du bureau.  Environ 300 participants issus des réseaux de femmes et de jeunes dans l’espace Cedeao qui ont pris part à cette réunion. Ce réseau regroupe 115 parlementaires issus des assemblées nationales des 15 pays membres de la Cedeao.

C.G (Envoyée spéciale à Abuja)