Déguerpissement : embellissement dit l’histoire pourtant

4-3-2024 (AfrikMonde.com) Dans leur courbe évolutive, aucune ville qui se veut grande, n’échappera à sa trame de déguerpissements pour s’assainir. Cette histoire qui se répète, consignée par Daïanée Tisserand dans son article “Paris haussmannien : transformations sous le Second Empire”, nous le prouve.

Ainsi, selon elle, sous le Second Empire, l’empereur Napoléon III souhaite moderniser l’architecture de sa capitale. Paris subit de nombreux travaux de rénovation, qui ont pour but de moderniser son architecture. Napoléon, alors président, travaille à résoudre les principaux problèmes qui y gangrènent. Il constate en effet le manque d’hygiène, en l’absence de voirie et surtout de canalisation des eaux usées. Le trafic dans la capitale, avec l’apparition des premières voitures automobiles, l’amène également à repenser l’organisation routière de la ville.

Ses ébauches du Nouveau Paris, alors président, seront concrétisées après son coup d’État et son sacre d’empereur, en 1852. Il fait alors appel à l’un de ses plus fidèles conseillers devenu préfet, le baron Haussmann, afin d’organiser les travaux et d’élaborer les plans de Paris. Malgré cela, ce projet sera vivement critiqué ; en particulier par les libéraux menés par Adolphe Thiers.

Conséquemment, dès ses premières intentions, Alassane Ouattara souhaite moderniser l’architecture de la capitale ivoirienne. Abidjan aujourd’hui subit de nombreux travaux de rénovation, qui ont pour but de la moderniser. Alors élu président, il travaille à résoudre les principaux problèmes qui gangrènent Abidjan. Il constate en effet le manque d’hygiène, en l’absence de voirie et surtout de canalisation des eaux usées. Le trafic dans la capitale, avec l’accroissement du parc automobile, donc des bouchons, l’amène également à repenser l’organisation routière de la ville.

Si ADO tire son inspiration des ébauches du technocrate Thiam, ministre du plan sous Bédié, l’application de cette refonte de la ville est en train de se concrétiser lors de son troisième mandat. Il fait alors appel à l’un de ses plus fidèles conseillers devenu entre-temps maire de la commune de Koumassi, le ministre Cissé Bacongo, afin d’organiser les travaux et d’élaborer ces plans du nouvel Abidjan. Malgré cela, ce projet est vivement critiqué ; en particulier par ces mêmes déguerpis maintes fois avertis et dédommagés.

Voilà qui est dit. Des chantiers du futur pensé par Tidjane Thiam, DG du BNETD, alors ministre de plan et du développement de 1996 à 2006. Les 12 travaux de l’éléphant d’Afrique en son temps ridiculisés en monstre éléphantesque à 12 pattes (Autoroute du Nord à péage – Troisième pont – Autoroute Abidjan / Bassam – Pont de Jacqueville – Modernisation de l’aéroport FHB – Stade olympique d’Ebimpé – Abattoir d’Anyama – Centrale thermique d’Azito – 4e pont de Yopougon – Parc des expositions de Port-bouet – Extension du port d’Abidjan – Train urbain passé à Métro d’Abidjan) est quasiment en phase terminale.

Le ministre Thiam avait mené à bien des études d’impact environnemental et social (intitulé EIE, émanant de la Banque Mondiale) de ce projet. Déguerpir n’est plus que ce mal nécessaire bien que sa mise à exécution est décriée. En effet, ce n’est ni au District encore moins au ministère de produire des mises en demeure ; ceci relevant plutôt d’un huissier ou d’un cabinet accrédité, voilà où le bât blesse. En ce hic, tout porte à croire que le ministre Bacongo, docteur en droit, ne pêche pas par ignorance, mais par contrainte de délai – délais électoraux ?

Aller à Paris, c’est bien le rêve de qui deviendra immigrant. Après Gesco et tant d’autres bondés de sa tranche d’émigrés, les bordures lagunaires, prochaines cibles souffriront aussi du détruire pour embellir. Ces bordures lagunaires d’Abidjan, petit Paris, veulent aussi ressembler à celles de Paris, ville lumière. Elles sont donc dans la ligne de mire annoncent des décrets.

L’incivisme des populations parce que financièrement pauvre, ou intellectuellement pauvre n’entachera pas le chronogramme de ces procédures normées. Tôt ou tard, démunis ou ignorants, nous devrions tous apprendre à vivre dans la normalité.

Pendant que nos fourmis ouvrières se cassaient les méninges, des cigales tout le temps chantaient tout en dégradant l’environnement. L’émergence est arrivée, eh bien dansez maintenant !

Kakou NDA

AfrikMonde.com