28-4-2024 (AfrikMonde.com) Au cours d’une interview, le président du Réseau africain de soutien aux actions de Mahamadou Issoufou (RASAMI), Franck-Michaël Kouassi, a manifesté son soutien à l’ancien président du Niger et s’est insurgé contre ses détracteurs qui veulent faire passer le Président Issoufou pour l’instigateur du coup d’Etat militaire contre son successeur à la tête de l’Etat, Mohamed Bazoum.
Franck-Michaël Kouassi, vous êtes le président du Réseau africain de soutien aux actions de Mahamadou Issoufou (RASAMI). Vous vous êtes illustré dans la promotion des actions de développement de l’ancien chef de l’Etat du Niger. Quel est votre avis sur les rumeurs qui tendent à lui attribuer la paternité du coup d’Etat militaire du général Abdourahamane Tchiani ?
Je vous remercie pour cette opportunité que vous me donnez de me prononcer sur l’actualité du Niger, ce pays ami que j’ai adopté à travers surtout l’idéal de développement de l’ancien Président Mahamadou Issoufou. Je voudrais avant tout propos m’inscrire en faux contre toutes ces rumeurs tendancieuses qui veulent jeter le discrédit sur ce grand visionnaire et champion du développement.
Voyez-vous, le président Mahamadou Issoufou n’est pas un assoiffé du pouvoir. Vous conviendrez avec moi qu’il n’a pas modifié la constitution de son pays pour prétendre à un 3ième mandat, alors même qu’il en avait la possibilité. Champion de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), il a été honoré le 16 juillet 2022 à Accra et fût l’un des rares présidents africains à recevoir en 2020, le prix Mo Ibrahim. Mahamadou Issouffou est une bibliothèque africaine. Il mérite donc respect et considération, car pour nous son leadership et son parcours politique devraient être enseignés dans les universités Africaines.
Mais des observateurs persistent pour l’accuser
Il lui reproche le fait de n’avoir pas condamné le coup d’Etat et d’être resté longtemps sans réaction après ce coup. Le Président Mahamadou Issouffou n’est pas n’importe qui. C’est un ancien Président de la République. C’est un grand leader. Il lui fallait analyser et consulter avant de réagir. Ce que je voulais que vous reteniez, c’est que le Président Mahamadou Issouffou n’est mêlé ni de près ni de loin à ce coup d’Etat. Il a travaillé dur pour la démocratie dans son pays, il a travaillé dur pour que son parti le PNDS Tarraya accède au pouvoir, et il a travaillé dur pour qu’il est une alternance démocratique au Niger, donc ce n’est pas lui qui va venir remettre à plat tout ce qu’il a construit.
Selon vous, y a-t-il quelqu’un derrière ce coup d’Etat au Niger ?
Mais pourquoi vouloir trouver forcément quelqu’un d’autre derrière ce coup d’Etat. Qui veut infantiliser les militaires qui ont pris leur responsabilité et l’ont assumé publiquement ? La façon dont ils conduisent la transition autorise-t-elle à dire qu’ils reçoivent des ordres d’une personne extérieure au Gouvernement ? Il faut que cesse cette façon de voir les choses.
En tout cas, pour ce qui concerne le Président Issouffou, nous dénonçons une campagne de dénigrement dans des capitales africaines. Est-ce que le coup d’Etat lui profite ? Savez-vous que son propre fils et des membres de la direction de son parti politique sont en prison, à la suite de la prise du pouvoir par les militaires ? La vérité triomphera et nous allons démasquer tous les ennemis du Niger qui financent cette campagne de dénigrement.
Quel est l’état des rapports entre le Président Mahamadou Issouffou et son successeur déchu Mohamed Bazoum ?
On peut dire que ce sont des frères. Le Président Issouffou a toujours apprécié le Président Bazoum et l’a nommé pendant sa gouvernance à de hauts postes de responsabilité. Mieux, il l’a soutenu en moyens logistique et financier pendant la campagne présidentielle.
Trois raisons l’avaient motivé. Premièrement, il voulait décrisper et détribaliser le paysage politique nigérien une fois pour toute. Vous devez savoir que le Président Bazoum est issu d’une ethnie minoritaire. Le Président Issouffou a donc pesé de tout son poids pour que le Président Bazoum prenne la tête du PNDS Tarraya, et par la suite être candidat à la présidence du Niger.
Deuxièmement, il voulait honorer l’amitié de 30 ans d’existence et de combativité conformément aux textes en vigueur du parti.
Troisièmement enfin, il voulait la continuité du progrès enregistré par la Renaissance acte 1 et 2 en sauvegardant les acquis. C’est pourquoi, Mahamadou Issoufou a agi dans un sens irréversible de soutenir Mohamed Bazoum, malgré la contestation de sa candidature dans le parti. Alors après tout ça, dire qu’il a une main dans sa chute, c’est un peu osé. Je dirais même trop osé.
Vous êtes un amoureux du Niger et tout ce qui s’y passe vous intéresse. Alors, ce pays est dirigé depuis 2023 par un Gouvernement de transition avec à sa tête le général Abdourahamane Tchiani. Quel message pour lui ?
En tant jeune panafricaniste et ami du Niger, je demande la clémence du général Abdourahamane Tchiani, afin qu’il libère les prisonniers politiques et d’opinions.
Vous avez visité le Niger sous le règne du Président Mahamadou Issouffou dont vous étiez proche. Que pouvez-vous dire de ses 10 ans de règne ?
Je suis allé au Niger et j’ai vu ce que le Président Mahamadou Issouffou y a fait. C’est un grand bâtisseur. Je citerai pêle-mêle l’échangeur Mali Béro, l’échangeur Diori Hamani, l’échangeur des martyrs, le pont Général Seyni Kountché et la modernisation de l’aéroport Diori Hamani. A cela, il convient d’ajouter la voie express qui part de l’aéroport au centre-ville, le boulevard Tanimoune, la voie Ambassades-Goudel-Tondikoirèye, ainsi que la centrale Gorou Banda de 80 Mgw, la centrale Isthmar Goudel 83 Mgw.
Le Président Issoufou a également réalisé l’hôpital de référence, le Centre du Cancer, le Centre de Conférence Mahatma Ghandi, l’Hôtel Radison, l’Hôtel Noom, l’Hôtel Bravia, l’Immeuble du Ministère des Finances, la Tour du Waqf, l’aménagement Gounti Yéna, l’usine de traitement d’eau potable de Goudel, l’Université des jeunes filles, ainsi que l’amélioration de l’éclairage public. On peut aussi rappeler le financement des projets pour les jeunes, la modernisation de l’agriculture. Bref, le Président Mahamadou Issouffou figure parmi les grands bâtisseurs du Niger, au rang des Amani Diori et du général Seyni Kountché.
Lors d’un séjour au Niger, vous avez été reçu par le Ministre Sani Mahamadou Issoufou aujourd’hui incarcéré. Quelle pensée pour lui ?
Ma pensée est pleine de compassion et de soutien à l’endroit de ce frère africain qui, aujourd’hui, traverse des moments difficiles. Le Ministre Sani Mahamadou Issoufou fait partie des jeunes élites africaines qui ont étudié à la prestigieuse université d’Harvard aux Etats-Unis d’Amérique. Après sa brillante formation, il pouvait rester aux États-Unis ou se rendre en Europe pour travailler dans de grosses firmes qui le réclamaient, mais il a décliné toutes ces offres pour venir se mettre, en bon patriote, au service de son pays. Sa place n’est pas en prison. Le Niger et l’Afrique ont besoin d’une jeunesse bien formée pour relever le défi du développement. Et le Ministre Sani en fait partie.
Réalisée par Abdoul Kader Soumahoro
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