Covid-19 : le vaccin Astra Zeneca sauve des vies !

30-3-2021 (AfrikMonde.com) Tandis que la pandémie liée à la Covid-19 continue d’entrainer des centaines de milliers de décès tout en perturbant le train vie de la planète. A Abidjan, la vaccination témoin de Monsieur Philippe Poinsot, Coordonnateur résident des Nations-Unies en Côte d’Ivoire s’invite aux conversations de théorie du complot.

Certains iront évoquer une mise en scène qu’ils qualifieraient même de supercherie où une vidéo de la RTI, première chaine nationale ivoirienne laisse entrevoir une infirmière ne piquant en fait pas le représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire.

Que s’est-il passé pour que le service de communication des Nations-Unies en Côte d’Ivoire ne puisse pas avoir son propre film montrant leur patron se faisant vacciner au lieu de faire venir la RTI pour filmer ce qui avait déjà été fait. Ne pouvant pas se faire administrer une seconde dose, la scène dépeinte à la télévision nationale est maladroite et révèle plutôt un problème de communication.

Aussi paradoxale que cela parait, notre élite court se faire soigner en Europe, tandis que la rumeur fait colporter des doutes sur le bien-fondé d’un vaccin venu d’outre-mer.

Au-delà des questions de Une, de primeur ou de sensationnels fait-divers, l’éthique et la déontologie devraient plutôt dicter la véracité de nos écrits au-dessus d’une quelconque précipitation dans le seul but du paraître.

N’est-il pas bon de souligner que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Entité planétairement crédible, a toujours été aux côtés des peuples, notamment les Africains ?

Le 1er avril 2020, lorsqu’il était question d’essais de vaccin en Afrique, un échange télévisé sur la chaîne française LCI entre deux scientifiques français s’interrogeant sur l’opportunité de tester en Afrique un vaccin contre le coronavirus, avait fait réagir l’OMS : Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm à Lille (nord de la France) était interrogé sur des recherches menées autour du vaccin BCG contre la Covid-19.

Invité en plateau, Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Cochin, lui demande : « Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études avec le Sida, ou chez les prostituées : on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées. Qu’est-ce que vous en pensez ? »

Camille Locht, répond alors : « Vous avez raison. D’ailleurs, on est en train de réfléchir en parallèle à une étude en Afrique avec le même type d’approches. Ça n’empêche pas qu’on puisse réfléchir en parallèle à une étude en Europe et en Australie ».

Par la voix de son patron d’alors, Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’OMS avait urgemment réagi, fustigeant des propos racistes et une mentalité coloniale : « Ce genre de propos racistes ne fait rien avancer. Ils vont contre l’esprit de solidarité. L’Afrique ne peut pas et ne sera un terrain d’essai pour aucun vaccin. L’héritage de la mentalité coloniale doit prendre fin », avait-t-il ajouté.

Des manifestations sporadiques en Afrique à la suite de cet incident avaient tourné au désastre. A Yopougon par exemple, un site de dépistage du Covid 19 avait été saccagé.

Pour ce qui est de ce pseudo scandale de la vraie-fausse vaccination du représentant des Nations Unies en Côte d’Ivoire, il est clair que l’OMS s’évertue à travers cette deuxième introduction du vaccin en Afrique, à réduire le nombre tragique de décès et conséquemment dans la foulée, maîtriser cette pandémie. Le premier responsable des Nations Unis se faisant vacciner aurait pu être un si bel exemple hélas !

Sur cette même RTI, le Dr Eugène Aka Aouélé, Ministre ivoirien de la Santé et de l’Hygiène publique déclarait : « La Côte d’Ivoire est heureuse et fière d’être le deuxième pays africain après le Ghana à bénéficier des vaccins fournis à travers la facilité COVAX. Cela est une importante étape dans notre lutte commune contre l’ennemi commun qu’est la Covid-19« .

Ce vaccin, selon le Dr Yameogo, devrait également permettre d’éviter des pertes s’élevant à 375 milliards de dollars dans l’économie mondiale, chaque mois. En Côte d’Ivoire, plus de 32 000 personnes ont été infectées par la maladie et 188 en sont mortes. Des chiffres qui devraient nous interpeller alors que ce vaccin sauve des vies.

De plus, le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique et l’Université d’Oxford suspendu le 15 mars par plusieurs pays européens après le signalement de cas de caillots sanguins, parfois mortels, bénéficie désormais de l’approbation de l’Agence européenne des médicaments (AEM). Ils le jugent « sûr et efficace « et affirmant que sa balance bénéfice/risque face à l’épidémie de Covid-19 était positive.

L’Ambassadeur Jobst von Kirchmann, de l’Union européenne en Côte d’Ivoire déclare : « En tant que premier bailleur du dispositif COVAX avec une contribution de 2,3 milliards d’euros, la « Team Europe » (l’Union européenne, ses Etats membres, la Banque européenne d’investissement) est fière d’avoir facilité l’accès des Ivoiriens aux premiers vaccins contre la Covid-19. C’est un signe tangible de solidarité, qui va s’étendre progressivement à d’autres pays d’Afrique ».

Une déclaration corroborée par les dires du Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Philippe Poinsot : « Le COVAX est bien la preuve que le multilatéralisme est incontournable pour faire face avec efficacité aux problèmes et enjeux globaux ». Ses propos tel son inoculation ne sont pas des mises en scène.

Eyann

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