Un demandeur d’asile d’origine ivoirienne, installé depuis cinq ans au Québec, risque la déportation. Comme beaucoup de demandeurs d’asile, Mamadou Konaté a travaillé pendant la Covid dans un établissement pour personnes âgées, mais ses fonctions à l’entretien ménager l’excluent du programme de régularisation mis en place par le gouvernement.
Hier mardi, des amis de Mamadou Konaté et des représentants de partis politiques ont participé à un rassemblement devant les bureaux du Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, à Montréal. Ils demandaient qu’il puisse rester dans sa patrie d’adoption. Dès le début de la première vague de Covid, Mamadou Konaté fait le ménage dans plusieurs Éhpad (établissements d’accueil de personnes âgées) de Montréal où de nombreux résidents contractent le virus. Mal protégé, le demandeur d’asile tombe lui aussi malade. Plus tard, au mois d’août, le gouvernement du Québec accepte de régulariser la situation des réfugiés impliqués dans les soins directs aux patients dans ce genre d’établissements. Mais cela ne touche pas les gardiens de sécurité ou le personnel de ménage, même s’ils prenaient aussi des risques.
« Celui qui fait l’entretien ménager est tout aussi exposé, nous explique Mamadou Konaté, Il n’y aucune différence. »
Comme Mamadou, de nombreux demandeurs d’asile, sur lesquels tout le Québec comptait pendant la pandémie, pourraient devoir partir dans un avenir proche. Une injustice aux yeux du député de l’opposition du mouvement Québec solidaire, Andrès Fontecilla. « Ce sont des gens qui ont risqué leur vie et puis maintenant que la première vague de la pandémie est passée, messieurs dames, finie la visite ! On procède aux déportations. »
RFI