Côte d’Ivoire : le M-G25 mobilise Yopougon contre un retour triomphal de Laurent Gbagbo

15-6-2021 (AfrikMonde.com) C’est au centre d’écoute de la commune de Yopougon que l’équipe du mouvement Génération 2025 (M-G25) a fait escale, le mardi 2021, pour échanger avec les leaders d’opinion de cette commune. Comme à Koumassi la veille, le président Ben Kayala a galvanisé les populations constituées de victimes de la crise postélectorale de 2010, en vue d’opposer un refus à un accueil triomphal à l’ex-président Laurent Gbagbo.

« Le retour au pays de Laurent Gbagbo a été motivé par le Président Alassane Ouattara qui l’a affiché publiquement, lors du premier Conseil des Ministres de l’ère Patrick Achi. Il n’en fallait pas plus pour que ses partisans enfourchent leur habituel cheval aux senteurs d’insurrection, de xénophobie et de haine », s’est indigné Ben Kayala devant une foule de victimes gonflés à bloc contre ce retour qu’elle qualifie de précipitée et inappropriée dans un contexte plutôt propice à l’affrontement.

Le président du M-G25 a profité de cette rencontre à Yopougon pour s’inscrire en faux contre l’idée que le retour de l’ancien chef de l’Etat était salutaire pour les Ivoiriens. « Le retour de Laurent Gbagbo serait plutôt salutaire pour une réconciliation au sein de sa formation politique qui souffre depuis des lustres d’un bicéphalisme sans raison. Pour ma part, les Ivoiriens ont plutôt besoin du renforcement de la cohésion et de la fraternité que les partisans de l’ancien président tendent à plutôt fragiliser », a-t-il rappelé.

En Effet, pour le président du M-G25, il faut voir derrière la volonté d’accorder un accueil triomphal à Laurent Gbagbo, une insurrection voilée. « Ils veulent profiter du retour de leur leader pour semer le chaos. Nous disons non. C’est pourquoi, nous disons non à un  retour précipité et non concerté  de Laurent Gbagbo. Nous demandons au gouvernement de surseoir à ce retour, le temps que ses partisans arrêtent de faire du zèle, de narguer les victimes de la crise post-électorale », a-t-il dévoilé.

Ainsi, cela éviterait le désordre que ce retour pourrait créer dans un pays qui remonte la pente dangereuse dans laquelle l’avait plongé Laurent Gbagbo, dix ans durant.  Pour lui, en effet, si les partisans de Laurent Gbagbo ne veulent pas entendre raison, ils trouveront du répondant en face. « Tenez-vous prêts. Nous n’allons pas accepter la chienlit. Il faut que force reste à la loi », a exhorté Ben Kayala.

Poursuivant, il a appelé les victimes de la commune de Yopougon à une extraordinaire mobilisation, le jeudi 17 juin 2021, afin de prendre d’assaut le carrefour Akwaba pour matérialiser leur désapprobation vis-à-vis du retour au pays de celui qu’elles considèrent être à l’origine de leur souffrance. Il a justifié cet appel par le fait que Yopougon figure en très bonne place parmi les communes qui ont souffert le martyr de l’entêtement de Laurent Gbagbo à se maintenir au pouvoir, malgré sa défaite à la présidentielle de 2010.

Mettant en garde contre l’épée de Damoclès de la justice qui pèse encore sur la tête du leader des frontistes, le président du M-G25 a précisé que l’acquittement de Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale pour dossier mal ficelé ne l’innocente pas pour autant. Mieux, il a noté que cet acte de la CPI n’absout pas le fondateur du Front populaire ivoirien des nombreuses crimes qui ont émaillé le second tour de l’élection présidentielle d’octobre 2010.

Ange Dominique Pokpa

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