AfrikMonde.com (17-11-2023) La promotion de l’autonomisation de la femme est un enjeu crucial pour la réalisation d’un développement durable et équitable. Elle constitue l’un des principaux objectifs des efforts de développement international, notamment énoncé par l’Objectif de développement durable (ODD), relatif à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des filles et des femmes. Malheureusement, des études font ressortir le fait que l’une des contraintes au progrès social des femmes est l’ampleur des tâches domestiques au niveau du ménage et dans la communauté. En effet, en général, les femmes consacrent beaucoup plus d’heures que les hommes au travail domestique non rémunéré.
Toujours dans cette dynamique, une étude a été réalisée sur « L’impact des programmes socio-éducatifs communautaires d’encadrement de la petite enfance sur l’autonomisation des femmes dans les zones défavorisées du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire ». La conférence internationale marquant la clôture de cette étude a été organisée par la Cellule d’Analyse de Politiques Économiques du CIRES (CAPEC), le 16 novembre 2023, au Seen Hôtel, à Abidjan-Plateau.
Trois films institutionnels, l’un sur les étudiantes et mères dans les universités du Burkina Faso, un autre sur le FAUEFAO et le déroulement de la recherche sur les Centres d’Action Communautaire pour l’enfance (CACE) en Côte d’Ivoire ont été projetés pour présenter la situation.
La conférence a réuni environ 120 participants provenant de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso et du Sénégal et a été l’occasion de permettre aux participants de mieux comprendre comment les services socio-éducatifs de prise en charge de la petite enfance influent sur la participation des femmes au marché du travail au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.
Orientation des politiques
La rencontre a permis de présenter les résultats globaux de l’étude aux décideurs des secteurs public et privé et à la société civile. Ces résultats peuvent contribuer énormément à l’orientation des politiques visant à promouvoir l’autonomisation des femmes en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Sénégal.
La conférence a ainsi servi de cadre d’échanges et d’interactions entre les parties prenantes impliquées dans la promotion des Services de garde d’enfants (SGE) et de l’autonomisation des femmes. Elle a permis aussi d’identifier les axes stratégiques de promotion des SGE comme service universel et de tracer les axes de recherches ; puis d’identifier les réformes sur les SGE.
Le Président du comité de pilotage de la CAPEC, Komenan Mougo a justifié la tenue de la conférence internationale en notant l’engagement de la structure qu’il représente pour l’épanouissement des enfants. « Il s’agit, à travers cette initiative, de créer un espace de dialogue fructueux entre la recherche et les autorités, afin d’arriver à une société plus équitable et inclusive. La prise en charge de la petite enfance permettra d’atteindre l’autonomisation de la femme », a mentionné le Président du comité de pilotage de la CAPEC.
L’étude sur l’impact des programmes socio-éducatifs communautaires d’encadrement de la petite enfance sur l’autonomisation des femmes en milieu défavorisé du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire est financée par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) du Canada.
Engagement des parties prenantes au projet
Docteur Diarra Lassina, Directeur-Programme au CRDI se réjouit du fait que le projet ait atteint ses objectifs. « Le rôle du chercheur est de générer de nouvelles informations, cependant, il appartient aux décideurs politiques de traduire ces informations en actions concrètes qui améliorent le bien-être et le quotidien des populations. Nous espérons que les résultats de ces recherches pourront inspirer la mise en œuvre de nouvelles politiques en vue de promouvoir l’épanouissement socio-économique des femmes dans les pays concernés par le projet, et partant dans l’ensemble des pays d’Afrique où il y a encore beaucoup de travail à faire pour assurer une pleine autonomie des femmes », s’est exprimé ainsi Docteur Diarra Lassina.
Marraine de la conférence internationale, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a été représentée par son Directeur de Cabinet, Diarrassouba Moussa. Il a dit l’importance de cette conférence en soulignant le fait que la question de l’encadrement de l’enfant et de l’autonomisation des femmes fait partie des composantes clés de la politique gouvernementale. Il a cité les actions mises en place par le gouvernement ivoirien en vue d’assurer le plein potentiel des femmes.
« Pour réussir l’autonomisation pleine de la femme, il faut s’occuper de l’enfant pour libérer la mère », s’est convaincu le représentant du ministre qui a remercié les chercheurs pour les résultats de l’étude.
Professeur Assi Kimou, Coordonnateur principal du Projet, CAPEC Côte d’Ivoire, a présenté la première session de la rencontre portant sur le sous-thème : « Accès aux SGE communautaires au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire : Résultats globaux ». Entre autres résultats présentés, il a déploré l’inadéquation des infrastructures, les difficultés d’accès et la forte demande des SGE tant en milieu rural qu’urbain. Comme solutions proposées, il a appelé à l’accroissement des investissements en vue de la réduction des coûts d’accès aux SGE et la mise à niveau des infrastructures desdites structures ; l’ajustement des horaires et l’adoption de journées continues de 8 h à 16 h, puis la levée de contraintes sociales par une sensibilisation adaptée axée sur les bénéfices socio-économiques de l’accès aux SGE.
Il faut noter que le projet de recherche sur l’impact des programmes socio-éducatifs communautaires d’encadrement de la petite enfance sur l’autonomisation des femmes en milieu défavorisé du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire est mené depuis janvier 2021 par la Cellule d’Analyse de Politiques Économiques du CIRES (CAPEC), en partenariat avec le Groupe de Recherche et d’Analyse Appliquées pour le Développement (GRAAD).
Irène BATH
AfrikMonde.com