Soubré/Hévéaculture : des producteurs dénoncent la multiplicité des ponts bascules

11-10-2023 (AfrikMonde.com) Des planteurs d’hévéa réunis au sein de la société coopérative des producteurs de caoutchouc naturel de Soubré (PROCANSO) ont demandé l’aide de l’Etat pour le développement de ce secteur.

Lors d’un entretien qu’il a eu avec la presse le 9 octobre 2023 à Soubré Amoikon Manizan Aimé le directeur de cette structure agricole a expliqué que   la floraison des ponts bascule non reconnus constitue la plaie de ce secteur dans la région de la Nawá. De nombreux ponts s’installent selon lui sans autorisations préalable et ce, au vu et au su de tous. Cette situation a impacté négativement la vie des producteurs.

« Aujourd’hui on se retrouve dans une filière ou Il y’a une multiplicité de ponts bascules dans le département de Soubré. Dans la région de la Nawa. Vous trouverez un pont bascule à l’entrée et à la sortie de chaque village. Les producteurs s’en plaignent, parce que ces ponts bascules ne sont pas souvent autorisés (…) La principale difficulté c’est le problème de commercialisation de l’hévéa ; depuis trois ans la Cote d’Ivoire est dans une situation de déséquilibre entre la production qui sort des champs et la capacité d’usinage des usines installés. Ce déséquilibre met les producteurs dans une situation de précarité.  En plus de cela, les délais de paiements sont allongés et cette situation amène les producteurs à aller vers les acheteurs véreux qui n’appliquent pas le prix fixé par l’Etat », a dénoncé le directeur de la société coopérative des producteurs de caoutchouc naturel de Soubré.

L’intervenant a toutefois noté que l’hévéa est en pleine expansion dans la région de la Nawa. Et ce, malgré la menace de la culture du palmier à huile qui est très prisé ces temps-ci par les populations. « On risque de voir des producteurs détruire leurs plantations au profit du palmier à huile si rien n’est fait pour améliorer les conditions de vie et de travail de nos braves parents qui sont dans les champs », a-t-il averti.

Les premiers responsables de cette coopérative s’offusquent également du manque de marge bénéficiaire pour les coopératives. « Vous avez d’un côté le producteur qui est dans sa plantation et de l’autre l’usinier. La coopérative sert d’intermédiation en collectant les produits des producteurs ; mais malheureusement ces coopératives ne sont pas prises en compte dans la répartition des ressources de la filière ; donc il y’a lieu de faire analyse global et voir quel rôle chacun jour », a poursuivi M. Amoikon Manizan.

Pour ce qui est de la vie de sa coopérative, il a noté que la PROCANSO se porte très bien en dépit de quelques difficultés rencontrées. Cette coopérative a été lauréate en 2017 d’un prix d’excellence au plan national et a été auréolée de plusieurs autres distinctions obtenues au SARA. La coopérative a été félicitée lors du SARA 2023 par le gouvernement.  A cet effet, elle a reçu des engins roulants et du matériel agricole. La PROCANSO a été créée de la volonté de 150 producteurs. Elle compte plus de 2000 membres répartis sur toute la région de la Nawa.

Samuel Kouamé

AfrikMonde.com