Man, 21-05-2020 (AfrikMonde.com) Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a procédé à la levée de la majorité des mesures restrictives de lutte contre la pandémie de Coronavirus dans les villes de l’intérieur du pays depuis quelques semaines, à l’issue d’un Conseil national de sécurité (Cns). Ouverture des maquis et restaurants, ainsi que des écoles, levée du couvre-feu et la limitation des rassemblements à 200 personnes, sont entre autres les grandes décisions prises lors de ce Conseil. Les élèves ont alors repris le chemin de l’école depuis le lundi 18 mai 2020.
Lundi 18 mai 2020, les établissements secondaires et primaires de la capitale du Tonkpi, sont pris d’assaut par les élèves et enseignants. Un retour salué par les élèves et enseignants mais le manque criard de matériels de protection contre la Covid-19 inquiète les populations qui craignent une résurgence de la pandémie.Des Groupes Scolaires Peraldi, HKB du quartier Domoreaud, à plusieurs autres établissements scolaires, les écoliers sont pour la plupart sans cache-nez. Quelques dispositifs de lavage de mains installés aux entrées des écoles font penser à une insuffisance de moyens de protection. Approchée, Mme Koné enseignante, se félicite de la réouverture des écoles. Toutefois, elle déplore le non-respect de la distanciation sociale. Elle espère que les choses rentrent dans l’ordre avec la promesse de l’État de Côte d’Ivoire de doter les élèves ainsi que le corps enseignant en matériels de protection. « Je suis heureuse de la reprise des cours. Nos élèves sont tous présents. Malheureusement, ils ne portent pas de masques de protection, et cela complique les choses. Néanmoins, nous osons croire que le DREN, trouvera une solution à nos préoccupations les jours à venir », souhaite-t-elle.
Dans la même veine, Mme Diomandé Lonain directrice de l’Epp HKB 2 invite le gouvernement et le Comité de gestion des établissements scolaires (COGES) à les doter en matériels de protection. « Nous avons repris les cours avec le système de double vacation, pour les élèves des classes intermédiaires et le système régulier pour les élèves des classes d’examens, scindés en deux groupes. Au niveau des dispositifs de protection, seul notre Coges, nous a apporté un seul gel hydro alcoolique. Ce qui est très insignifiant pour trois établissements. Nos regards sont tournés vers l’État à travers le Dren », soutient le responsable dudit établissement. Rodrigue Togbé, directeur du Collège Emile Domoreaud, a rappelle les difficultés liées au manque de matériels sanitaires relatifs au respect des mesures barrières.
« Nous nous sommes organisés en interne et avons mis deux dispositifs de lavage de mains à l’entrée de notre établissement. Nous exigeons de nos élèves, le port des masques sans leur en fournir. Combien de temps cela va durer ? Vivement que l’État nous apporte notre dotation », plaide-t-il. Felicia Wahou Banti, élève en classe de Tle D1, indique que le port du masque n’est pas du tout facile. « Nous acceptons la souffrance car, il s’agit de notre santé. Les responsables de l’établissement font un contrôle. Cependant, nous attendons le don du gouvernent, car nous n’arriverons pas à tenir le coup », se plaint-il.
Chérif Ousmane, élève en classe de Tle D1 au Collège Domoraud, a dit faire violence sur lui-même en supportant le masque et autres gestes barrières qui sauvent. Le directeur Régional de l’Éducation nationale et de l’Enseignement technique et professionnel, Kouakou Kra, a rassuré les parents d’élèves et les parents, quant à la volonté du gouvernement d’offrir des équipements de protection à tous les élèves. Par ailleurs, il a remercié les écoles qui se sont organisées individuellement ou à travers les Coges pour offrir des matériels de protection à leurs écoles.
Simplice Tiagbeu à Man.