Plus de 30 ans après, la malédiction technologique continue de poursuivre Tchernobyl #Ukraine

La récurrence des incendies dans la région de Tchernobyl fait planer la menace sur le sarcophage de l’accident nucléaire.

16-4-2020 (AfrikMonde.com) La région de Tchernobyl, en Ukraine, parviendra-t-elle à retrouver la sérénité et la splendeur environnementales, après le choc que celle-ci a subi le 26 avril 1986, avec notamment la survenue de la catastrophe nucléaire ? Assurément pas, si l’on s’en tient aux récents incendies qui ont dévasté un rayon de 30 kilomètres autour du réacteur accidenté, il y a de cela 34 années.

Si au soir du 14 avril 2020, les feux étaient sous contrôle, selon les autorités ukrainiennes, Reporterre apprend cependant que des incertitudes demeurent sur l’étendue des dégâts, notamment au niveau des entreposages de déchets radioactifs. D’autant plus que incendies à grande échelle peuvent menacer la sécurité environnementale dans la région, ainsi que les installations situées dans la zone d’exclusion où sont stockés les déchets radioactifs, le combustible nucléaire irradié et la centrale nucléaire de Tchernobyl.

« Lundi 13 avril à midi, la superficie du plus grand incendie, qui a débuté le vendredi 3 avril à cinquante kilomètres de la centrale de Tchernobyl, avait brûlé 34.400 hectares. Le deuxième incendie, qui s’est déclaré le mercredi 8 avril à cinq kilomètres de la centrale, avait détruit 12.600 hectares. Il a enjambé la rivière Pripiat, qui fait 200 mètres de large, et s’est approché à un kilomètre du sarcophage », précise Reporterre.

Mieux, la vue aérienne de l’incendie, disponible sur le site Firms de la NASA, montre que les feux se sont approchés très près du dôme métallique de 25 000 tonnes, dont la construction s’est achevée en décembre 2016 et qui est censé contenir la radioactivité du cœur fondu du réacteur pendant un siècle.

Plus que le dôme ou les entreposages de déchets radioactifs, ce sont les arbres et les feuilles mortes accumulées au sol qui représentent le plus gros risque de contamination. En brûlant, ils relâchent dans l’atmosphère les éléments radioactifs qu’ils contiennent.

Faut-il le rappeler, le problème des grands incendies est récurrent dans cette partie de l’Ukraine depuis 1992. Dans les forêts contaminées au césium 137 et au strontium 90 de la zone d’exclusion, les micro-organismes sont moins nombreux et moins actifs et la litière végétale de feuilles mortes ne se décompose pas ou peu.

Abdoul Kader Soumahoro