Le ravitaillement des bateaux en mer, une menace pour la faune maritime en Afrique du Sud #Soutage

18-8-2020 (AfrikMonde.com) Autorisées par l’Autorité sud-africaine de la sécurité maritime (Samsa), les opérations de soutage perturbent de plus en plus le milieu naturel de la faune maritime au pays de Nelson Mandela. Selon une dépêche de l’AFP, en date du lundi 17 août 2020, la baie d’Algoa, en Afrique du Sud, non loin de la plus grande colonie mondiale de manchots du Cap, est le principal lieu de ravitaillement des bateaux sur la voie maritime entre l’Europe et l’Asie.

Depuis 2016, ce sont principalement des cargos qui font halte dans cette baie qui baigne dans des eaux profondes près de Port Elizabeth, pour un ravitaillement offshore. Cette manœuvre permet de transporter plus de marchandises et d’éviter les frais dans les ports, tout en gagnant du temps.

Toutefois, ces opérations qui se déroulent trop près des zones d’alimentation et de reproduction des manchots inquiètent les défenseurs de l’environnement, les opérateurs d’écotourisme et les amoureux de la nature sur le risque qu’elles font courir aux animaux. En effet, ces opérations perturbent l’écosystème et exposent les animaux marins aux déversements d’hydrocarbures, d’autant que le plus gros pétrolier de stockage de la baie peut contenir jusqu’à 100 000 tonnes de carburant. Deux fois déjà, en 2017 et 2019, des équipes ont dû intervenir pour sauver des dizaines de manchots couverts de pétrole, après des fuites mineures.

En plus des manchots, la baie d’Algoa, dans la province du Cap-Oriental, accueille également des dauphins, des baleines, et se trouve sur la route d’une migration annuelle de sardines, l’un des événements marins les plus spectaculaires pour les écotouristes qui, chaque année, ont l’occasion de découvrir l’extraordinaire déplacement d’animaux.

Evidemment, la dégradation de l’univers marin pourrait freiner le développement de l’écotourisme en plein essor au cours dans cette partie de l’Afrique avec à la clef, l’explosion des safaris et plus de 40 000 emplois. Malheureusement, le ravitaillement en mer risque d’impacter négativement les plages et la faune qui constituent, dans cette région, les deux plus grands atouts pour le tourisme.

Abdoul Kader Soumahoro

AfrikMonde.com