07-04-2023 (AfrikMonde.com) Après son interruption due à la pandémie mondiale de la Covid-19, le Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (Sietta), a repris tous ses droits, le jeudi 6 avril 2023. En effet, la 4ème édition de ce rendez-vous, prévu se tenir jusqu’au 8 avril 2023, a ouvert ses portes au Palais de la Culture de Treichville.
Procédant à l’ouverture officielle de ce forum, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani a indiqué que la Côte d’Ivoire est devenue une nation agricole majeure, dans la sous-région, le continent et même au niveau mondial. Enumérant les éléments qui l’atteste, le ministre a informé que la Côte d’Ivoire occupe la première place des pays producteurs de fèves de cacao depuis plus de trois décennies, avec plus de 2 millions 200 mille tonnes ; la première place des pays producteurs de noix de cajou brutes avec une production de plus d’un million de tonnes, en 2022 et la première place des pays producteurs de cola. Parmi les pays africains, la Côte d’Ivoire est la première nation productrice de caoutchouc naturel ; la première productrice et exportatrice de banane dessert et la troisième productrice de coton.
« Tout ceci fait de la Côte d’Ivoire une véritable puissance agricole africaine et mondiale », mentionne le ministre Adjoumani.
Malheureusement le pays demeure toujours sur les phases amont de ses produits agricoles. Notamment en ce qui concerne le cacao et l’anacarde.
Ainsi, si l’on s’attache à l’anacarde, on peut constater que l’Afrique de l’Ouest concentre 45% de la production mondiale de noix de cajou, dont la moitié est produite en Côte d’Ivoire.
En Inde, au Vietnam et au Cambodge, qui représentent eux aussi 45% de la production agricole mondiale de cajou, le constat est que 90% de cette production est transformée localement.
Ce que fait l’Asie du Sud-Est aujourd’hui c’est ce qu’il appartient désormais de faire en Côte d’Ivoire.
« Transformons nos richesses naturelles africaines ici en Afrique, ici en Côte d’Ivoire et exportons des produits finis, tout en veillant sur leur commercialisation », appelle le ministre Adjoumani.
Puis de faire remarquer qu’en transformant l’anacarde de la Côte d’Ivoire sur place, le pays favorise l’émergence d’une agro-industrie nationale et continentale. Cela se traduit par un accroissement de la valeur ajoutée des filières agricoles. Cela garantit une plus juste rémunération aux producteurs et à l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur.
Le Sietta, faut-il le noter, est un forum de rencontres et d’échanges de tous les acteurs de l’Anacarde, qui permet un partage d’expériences et une meilleure valorisation de la filière.
Lors de la première édition du Sietta en 2014, la Côte d’Ivoire n’était qu’à 6% de taux de transformation de sa production de 560 000 tonnes de noix de cajou brutes.
L’année passée, en 2022, le pays a atteint près de 22% de taux de transformation, pour une production de noix brutes qui a franchi le million de tonnes.
Ce qui fait un peu plus de 224 000 tonnes de noix brutes de cajou transformées, près de 8 fois plus en volume qu’en 2014, générant plus de 15 000 emplois directs dont 70% sont occupés par des femmes.
La Côte d’Ivoire s’est hissée au troisième rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs d’amandes de cajou, après le Vietnam et l’Inde !
Un bond qualifié de considérable.
Partant de ces résultats réconfortants, le ministre a félicité et encouragé, au nom du Premier ministre, le Conseil du Coton et de l’Anacarde et particulièrement son Directeur général, le Docteur Adama Coulibaly pour le travail remarquable qu’il abat avec son équipe.
La Côte d’Ivoire, faut-il le noter, est pour atteindre comme nous l’a fixé le Président de la République le taux de 50% de transformation de la production nationale d’Anacarde en 2030.
Irène BATH
AfrikMonde.com