Interview/Didier Konan Koffi (président Akwaba Community) : ‘’Le SACII a créé un pont entre l’Afrique francophone et le Canada’’

Le SACII c’est toute l’Afrique

13-11-2022 (AfrikMonde.com) Didier Koffi est Canadien d’origine ivoirienne et l’un des champions que le pays doit avoir sur sa liste. Détenteur d’un diplôme d’ingénieur en électricité à Tokyo/Japon, et d’un MBA en administration des affaires achevé en Côte d’Ivoire, il a travaillé de 2000 à 2013 dans le grand groupe agroalimentaire japonais, Ajinomoto, en tant que Chef de projet et Représentant pour l’Europe et l’Afrique.

Il est à l’origine de la construction de l’usine de ladite compagnie en Côte d’Ivoire inaugurée par l’ex Premier ministre Japonais Shinzo Abe. Il s’installe au Canada en 2013 et travaille depuis lors pour une compagnie australienne leader mondial en location de palettes, en tant que Directeur des Opérations et de conformité. Didier est très impliqué dans le communautaire.

Il est conseiller de la Présidente de l’Association de la communauté ivoirienne de Toronto et président fondateur de Akwaba Community, artisan principal du Salon Afrique Canada Immigration et Investissement (SACII), qui a réuni en octobre dernier, à Abidjan le ministère d’immigration canadien, les compagnies canadiennes et ivoiriennes en quête de partenariats et les personnes qui envisagent d’immigrer ou d’étudier au Canada. Place au bilan dans cet entretien après la première édition du SACII. 

Après la conférence inaugurale animée en juin 2022 depuis le Canada, au cours de laquelle vous avez annoncé la tenue du premier Salon Afrique Canada Immigration et Investissement, vous avez effectivement tenue parole et l’événement a eu lieu les 13, 14 et 15  octobre dernier. Que retenir après la première édition du SACII ?

Cette édition marque un grand pas pour Akwaba Community et l’Afrique Noire Francophone. Jusque-là nous avons été à l’intérieur du Canada en tant qu’organisme à but non lucratif, à livrer des projets pour la communauté africaine francophone. Aujourd’hui, nous venons de montrer que nous pouvons faire de grandes choses hors du Canada. C’est la première fois qu’un organisme comme le nôtre arrive à déplacer le ministère canadien de l’immigration, dans un pays au sud du Sahara. Pour moi et Akwaba Community, c’est une grande première. Le SACII a créé, un pont réel entre l’Afrique francophone et le Canada.  C’est le début d’une très grande aventure qui va permettre à la Côte d’Ivoire, aux pays africains francophones de mieux connaître le Canada et au Canada aussi de mieux connaître les pays africains. C’est cette connexion qui, je pense, doit être retenue de cette première édition du SACII.

Vous vous êtes sûrement fixés des objectifs en termes du nombre d’entreprises qui devraient participer à cette édition, en termes de visiteurs. De ce point de vue là, est-ce que vous avez atteint vos objectifs ? 

On est très fier de dire que sur un nombre de 3000 participants qui était prévu, nous avons clôturé cette première édition avec 3 867 participants. Il faut dire qu’il s’agit là de personnes qui avaient une soif de mieux connaître le Canada, tant au niveau de l’immigration qu’au niveau de l’investissement. Nous avions également un objectif de 150 exposants, nous avons comptabilisé 115.   Pour une première édition, c’est déjà la manifestation d’un besoin réel et de l’intérêt que les gens portent à ce salon. Encore une fois merci à tout le monde, merci à ceux qui ont cru au projet et qui se sont donnés depuis le début.

Pour un tel succès, on se dit que l’Etat de Côte d’Ivoire a dû jouer un rôle ! Quelle a été l’implication des autorités ivoiriennes dans cette édition ?

Je tiens à remercier Son Excellence Bafétigué Ouattara, l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire à Ottawa au Canada qui, dès le début, nous a apporté son soutien. Il a mis une équipe en place pour faciliter l’obtention des visas, une assistance au niveau des différentes procédures pour les exposants venant du Canada. Merci à Son Excellence Bafétigué Ouattara. Je salue également l’implication du ministère de la Jeunesse au travers de l’Agence Emploi Jeunes, qui a pris une part active à ce projet. Nous venons de finir la première édition, mais en même temps c’est reparti pour la deuxième édition. Je vous fais une confidence. Avec ce qu’on a vu et ce qui est en train de se décider au niveau du Canada, la Côte d’Ivoire sera probablement le pays hôte pour la deuxième édition, pour mieux fortifier l’existant, mieux enclencher les choses avant de partir dans d’autres pays. Car, il faut le souligner, le SACII se tiendra dans d’autres pays africain francophones.

Le SACII c’est deux activités. Il y a d’un côté les investissements qui intéressent les entreprises, et de l’autre, l’immigration qui intéresse les étudiants et tous ceux qui désirent s’installer au Canada. A l’issue de cette première édition, quel est le volet du salon qui a eu plus de succès ?

Les deux volets du Salon ont eu du succès dans des proportions différentes. Cependant, je reconnais que l’engouement était beaucoup plus visible pour l’immigration. Mais des choses intéressantes se sont passées du côté de l’investissement. A ce niveau, on a été  très surpris de voir des petites et moyennes entreprises (PME), des faîtières venues rencontrer les structures Canadiennes pour envisager des connexions.  Nous ferons un suivi pour nous assurer des résultats à la suite du SACII, en termes d’embauches au Canada, de partenariats noués et d’investissements en cours.

En dehors de la Côte d’Ivoire, quels sont les autres pays africains qui ont pris part à cette première édition ?

Des participants sont venus du Cameroun, du Bénin, de la Guinée-Conakry, du Congo et du Nigéria. Ces participants ont payé leurs billets d’avion et sont venus en Côte d’Ivoire, ont payé leur séjour et ont pris part à cette première édition. Ce sont là des points assez intéressants de la première édition du SACII.  Cela nous donne une idée sur les prochaines destinations du SACII.

Vous parliez tantôt de la deuxième édition du SACII ; elle se tient où et quand ?

Disons que la première édition, ce sont des bénévoles immigrants établis au Canada, qui ont eu l’envie d’apporter leur contribution à leur pays d’origine et ont accepté de travailler. Ce qui va changer pour la deuxième édition, c’est qu’au regard des résultats de la première édition,  des institutions et des structures sont en train de se mobiliser, pour prendre en main l’organisation au niveau de l’immigration et au niveau de l’investissement. La deuxième édition sera une édition prometteuse.

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