Editorial : la drogue, cette maladie de l’urbanisation qui fauche nos jeunes !

24-4-2023 (AfrikMonde.com) La question qui revient sur toutes les lèvres en Côte d’Ivoire est de savoir, si la vente des drogues a finalement été légalisée à Abidjan et dans toutes les grandes villes du pays. Dans plusieurs coins de rue, les qualités de drogue se négocient au vu et au su de tous, au grand désespoir des populations impuissantes.

Très juteux, semble-t-il, le commerce de la drogue se fait désormais à visage découvert, dans presque tous les quartiers. La ruée vers les fumoirs qui poussent dès lors comme des champignons autant à Abidjan que dans les villes et hameaux de l’intérieur est la preuve du laxisme, voire de l’impuissance de la brigade des stupéfiants dédiée à la lutte contre la prolifération de la drogue.

Bien entendu, le grand intérêt pour ces substances nocives est également l’assurance d’un investissement prospère pour les dealers. Cette assurance est d’autant plus vérifiée que ceux-ci n’hésitent pas à exhiber aux yeux de tous les signes extérieurs d’une réussite financière certaine.

Si les anciens ont su garder la discrétion pour réussir leur business nocif, les plus jeunes ont du mal à cacher leurs activités. Leur appétit vorace et la témérité de leur jeunesse les amènent à créer à vouloir prendre le dessus dans ce honteux et nuisible commerce.

Il n’est donc pas rare de les voir déclencher des bagarres de positionnement à coups de machettes et de gourdins dans les quartiers. Ces spectacles d’un autre âge et dignes des films western ont bien souvent cours dans les quartiers, sans que les riverains qui semblent s’accommoder de leur présence lèvent le moindre doigt.

La gêne dans cette affaire, c’est lorsqu’un dealer venait à se faire arrêter par des éléments de la fameuse brigade des stupéfiants, sur dénonciation courageuse, le délinquant est vite libéré et est accueilli en triomphe comme pour narguer et dissuader tous ceux qui s’aventureraient dans un quelconque exercice de dénonciation.

Et pendant ce temps, ce sont des milliers de jeunes qui chaque jour ruinent les espoirs de leur famille au milieu des doses qui les défigurent et finissent par les zombifier. Et pendant ce temps, ce sont des hordes d’agresseurs que la drogue jette tous les jours dans les rues pour traquer et débourser d’innocentes personnes, afin d’assurer leurs rations journalières.

Si au plan général les autorités déploient de grands moyens, pour empêcher le trafic à échelle plus importante, à travers notamment de grands coups de filets, tant que les mesures ne seront pas davantage orientées vers les quartiers, la drogue continuera de faucher les jeunes et finira par compromettre leur avenir dans les fumoirs.

Ephraïm Aboubacar

AfrikMonde.com