Canton Nananfouè d’Attiégouakro : Nanan M’brah II intronisé chef de la tribu Kondokro

31-1-2024 (AfrikMonde.com) Le chef du village d’Ouffouè-Djèkro, Nanan M’Brah II, a été intronisé chef de la tribu de Kondokro, l’une des tribus du canton Nananfouè-Kahan, le samedi 27 janvier dernier à Ouffouè-Djèkro, son village. La cérémonie parrainée par le professeur Justin N’Goran Koffi, fils du canton, s’est déroulée sous la haute autorité morale du chef-canton d’Attiégouakro, Nanan Koba Kouamé II et sous la supervision générale du Préfet Hors-Grade, Préfet du département d’Attiégouakro, Bony Yo Dominique, qu’accompagnaient le Secrétaire général de la préfecture d’Attiégouakro, le Sous-préfet d’Attiégouakro et le Sous-préfet de Lolobo.

Faut-il le noter, le canton Nananfouè compte 29 villages et trois (03) tribus que sont la tribu Ahougnansou, Aklohoun et Kondokro. La tribu Kondokro comprend six (06) villages que sont Ouffouè-Djèkro, N’zéré, Assanou, Akimou-Yaokro, N’Gbékro et N’Guessankro. C’est donc à la tête de ces six villages que trône depuis le samedi dernier, Nanan M’Brah II, en tant que chef suprême de la tribu. Il lui revient désormais de connaître tous les litiges et conflits qui naîtront dans sa sphère de compétence en première instance. C’est seulement en cas de litiges et conflits non résolus par lui pour diverses raisons, que ces problèmes seront portés devant le chef du canton Nananfouè qui siège à Attiégouakro.

Lors de la cérémonie d’intronisation, le parrain, Prof. Justin N’Goran Koffi, par ailleurs président du Conseil pour le développement du Nananfouè (CDNA), a fait savoir que son organisation travaille à revaloriser la tradition Baoulé. Selon lui, tous les pays du monde qui se sont développés, l’ont été sur la base du respect de leurs traditions. C’est pourquoi, il a recommandé aux uns et aux autres d’avoir les pieds encrés dans la tradition et la tête dans le modernisme. Il a aussi invité tout un chacun à accorder moins d’importance à ce qui divise pour se concentrer sur ce qui unit.

Dans sa quête de développement du pays Nananfouè, Justin N’Goran Koffi a évoqué un certain nombre de projets, parmi lesquels la mise en place prochaine d’une bourse d’épargne dont le but est de revaloriser le pagne Boulé, afin de permettre aux artisans de ce secteur de vivre de leur art. Il y a également un projet agro-pastoral qui est en cours, et qui sera suivi de la mise en place de petites unités de transformation. Ce sont ces choses qui vont non seulement maintenir les jeunes dans leur milieu naturel, mais aussi les faire sortir de l’oisiveté et des vices qui s’y rattachent.

De son côté, le président de la Mutuelle de développement économique et social d’Ouffouè-Djèkro (Mudeso), Robert N’Goran, a expliqué que « Ouffouè-Djèkro a toujours été un village central, parce que c’est le premier village qui s’est installé dans la zone. Il faut savoir que la plupart des villages autour de nous, sont des anciens quartiers d’Ouffouè-Djèkro qui ont dû prendre leur autonomie souvent à la suite de conflits. C’est donc tout à fait naturel que Nanan M’brah II soit le chef de la tribu Kondokro. Pendant bien longtemps, cela est resté un peu évasif, mais on vient de repréciser les choses en demandant à tous ces villages de se référer désormais à notre chef, Nanan M’brah II. C’est une bonne chose pour nous qui recherchons un village leader dans la zone afin de sortir de l’ornière », a-t-il indiqué, avant d’espérer que cette nouvelle donne ouvre la voie à la mise en place d’une sous-préfecture à Ouffouè-Djèkro par le chef de l’Etat. « La déconcentration doit pouvoir s’appuyer sur Ouffouè-Djèkro pour gérer la zone qui est composée de six gros villages », a-t-il précisé.

Sévère mise en garde du Préfet aux chefs de villages sur les problèmes de terre

Le Préfet d’Attiégouakro a profité de cette belle occasion pour féliciter le tout nouveau chef de tribu, mais aussi pour lui prodiguer de sages conseils. « A compter d’aujourd’hui, vous ne devez plus être partial, vous êtes le papa de tout le monde. Vous devez régler les problèmes de façon impartiale. Vos enfants qui font la politique, quand ils viendront vers vous, recevez-les de la même manière, peu importe leur obédience politique », a-t-il préconisé.

Si monsieur le Préfet a invité les villageois à accorder le respect et la considération qui conviennent au chef du canton, aux chefs de villages et aux chefs de tribus, il a aussi appelé les chefs dans leur ensemble, à ne point se mêler des problèmes de terre. « Messieurs les chefs, autant je ne permettrai pas que la population vous manque de respect, autant, je ne permettrai pas que les chefs manquent de respect à mes Sous-préfets (…) Chers chefs de villages, je vous demande de ne pas confondre la chefferie et le problème foncier avec le problème des opérateurs économiques. Le chef du village n’est pas le chef de toutes les terres du village. On a beaucoup de problèmes de bicéphalisme, parce que les chefs de villages confondent les deux termes. Certains cadres prennent leur retraite, viennent au village et veulent se reconvertir pour être chef de village pour s’accaparer toutes les terres (…) Chaque famille a ses terres et il faut en tenir compte. Ne faites pas de chantage aux opérateurs économiques ainsi qu’aux propriétaires terriens ; ne prenez pas de l’argent avant de signer les documents; quittez dans les problèmes de terrains! », a-t-il suffisamment insisté.

Bertin N’Guessan, envoyé spécial

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