6-7-2021 (AfrikMonde.com) De plus en plus, les consommateurs dans plusieurs pays de la région Ouest de l’Afrique sont confrontés à la flambée de plusieurs produits de grande consommation, dont la viande de bœuf. A l’origine de cette situation qui entraîne la rareté de cette denrée au menu des ménages, les attaques terroristes ciblées au Sahel, principal pourvoyeur de bétail de cette partie de l’Afrique.
« L’impact des attaques terroristes au Burkina se sent jusque dans les assiettes des Burkinabè. A Ouagadougou, avoir de la viande de mouton ou de bœuf dans sa sauce est devenu un luxe, tellement les prix ont flambé sur le marché. A Ouagadougou, ce qui s’achetait à 500 Fcfa dans un passé récent, est impossible aujourd’hui ! », titrait, il y a peu, à sa Une, le Journal télévisé de la chaîne Oméga, pour dénoncer la pénurie de viande sur les marchés.
Poursuivant, cette chaîne de télévision privée du Burkina Faso soulignait que l’insécurité dans les zones pastorales au Sahel et à l’Est reste la principale raison évoquée par les bouchers face aux consommateurs qui vivent cette situation avec beaucoup d’amertume. Un reportage d’Oméga sur le sujet présente la section boucherie du marché de la cité An 2 de la capitale du Faso, où les clients peinent à s’offrir de la viande.
En effet, ceux-ci regrettent l’époque avant les attaques terroristes au cours de laquelle ils pouvaient enrichir leur sauce avec de la viande de bœuf à moindre coût. Aujourd’hui malheureusement, les prix sont passés du simple au double. Selon les bouchers, cette fâcheuse situation est due aux attaques terroristes dans les régions du Nord, du Sahel et de l’Est, notamment à Dibo, le plus grand marché de bétail du Burkina Faso.
Dans cette localité, les revendeurs de bétail témoignent que la quasi-totalité des éleveurs a été assassi
née, tandis que les terroristes ont fait main basse sur leur cheptel. Une situation qui a fait grimper les prix, au point où les kilogrammes de viande avec os et sans os qui se négociaient respectivement à 2500 et 3000 Fcfa, sont désormais passés à 3000 et 3500 Fcfa. Les bouchers avancent que le bœuf qui s’achetait à 175 000 Fcfa est passé à plus de 300 000 Fcfa ; et malgré l’augmentation du prix du kilogramme, ils estiment vendre à perte.
Même son de cloche au Mali, où les revendeurs de bétail pointent un doigt accusateur vers les djihadistes dans la partie Nord du pays. A cela, ils ajoutent la grande sécheresse qui crée la pénurie dans les abattoirs de Bamako. Pendant ce temps, les consommateurs constitués en grande partie de restaurateurs menacent de fermer leurs espaces si la situation demeurait en l’état.
En la matière, il est clair que la Côte d’Ivoire est perçue comme la moins nantie dans cette grisaille ponctuée d’attaques terroristes et de sécheresse respectivement au Burkina Faso et Mali, les deux plus grands fournisseurs de bétail pour le marché ivoirien.
Fort heureusement, le Gouvernement a réussi à anticiper sur la question avec un communiqué conjoint des ministres du Commerce et de l’Industrie et des Ressources animales et Halieutiques relatif au prix du kilogramme de viande.
Selon ce communiqué, les prix maxima de la viande de bœuf au kilogramme avec os se situent entre 2300 Fcfa à l’abattoir avec les grossistes, à 2500 Fcfa avec les bouchers-détaillants et à 2600 Fcfa dans le District autonome d’Abidjan. Quant aux prix du kilogramme de viande sans os, ils se situent entre 2300 Fcfa à l’abattoir avec les grossistes, 2700 Fcfa et à 2800 Fcfa dans le District autonome d’Abidjan.
Abdoul Kader Soumahoro
AfrikMonde.com