Rentrée scolaire 2023-2024 : Ekoun Kouassi (SG SYNESCI) fait un constat amer sur le système éducatif

‘’Notre système éducatif est en chute libre’’

 18-9-2023 (AfrikMonde.com) Lors d’une conférence de presse qu’il a animée le samedi 16 septembre 2023 à Yopougon, le Secrétaire général du bureau exécutif national du syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci), Ekoun Kouassi, a fait un diagnostic des plus amers du système éducatif ivoirien.

D’entrée de jeu, Ekoun Kouassi a fait savoir que la conférence de presse qu’il animait se situait ‘’dans le contexte de la rentrée scolaire 2023-2024 et se justifie par le désintérêt affiché des autorités vis-à-vis du système éducatif.’’ Il a par la suite égrené un chapelet de défaillances au sein du système éducatif, qui rendent difficile le travail des enseignants et donc inopérants les résultats obtenus.

’Tout d’abord, vous constatez avec moi, actuellement, que les dotations COGES de l’année scolaire 2022-2023 ne sont pas encore attribuées dans bon nombre d’établissements. A cela s’ajoutent ‘’l’absence ou l’insuffisance de papiers rames, l’impossibilité d’imprimer les supports pédagogiques de cours, l’impossibilité d’évaluer les élèves selon les normes, l’impossibilité de changer, de charger, de réparer et d’équiper les consommables informatiques, l’insuffisance l’indisponibilité de craie ou de marqueurs effaçables pour les professeurs’’, a-t-il fait savoir avant de s’interroger, ‘’comment ne pas comprendre les mauvais résultats observés chaque année avec une telle pratique ?’’

Face à ce qui apparaît comme un désarroi, le secrétaire général du Synesci a affirmé, ‘’notre système éducatif est en chute libre.’’ Afin de corriger les défaillances observées, Ekoun Kouassi a préconisé que ‘’la fonction enseignante soit au-dessus de toutes les fonctions. Parce que si on n’a pas de bons enseignants, on aura une administration défaillante.’’

Il a par ailleurs exigé ‘’la validation des propositions des discussions sectorielles, le paiement des indemnités liées aux examens à grands tirages de l’année scolaire 2022-2023, dans les plus brefs délais, la mise en application des résolutions des états généraux de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (EGENA), la mise à disposition des moyens à temps pour le bon fonctionnement des établissements scolaires.’’ Pour le secrétaire général du Synesci, ‘’si l’on veut un système éducatif performant, il faut que les choses changent. Mais si on ne veut pas, il ne faut pas que l’on mette toute la responsabilité sur les enseignants, en disant que nous sommes responsables des mauvais résultats. Ça, nous ne pouvons l’accepter. C’est pour cela qu’on met à nu ce que les décideurs devraient faire pour la bonne marche du système éducatif.’’

Très remonté contre les premiers responsables du système éducatif qui, selon lui ne font pas de l’école une priorité, Ekoun Kouassi a fait savoir que ‘’le SYNESCI se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux, en prenant à témoin I’opinion nationale et internationale, pour la satisfaction de ses exigences.’’

 Jean-Philippe Okann

AfrikMonde.com