N’Douci : des populations exigent la levée du blocus du ‘’Refuge du Bandama’’

17-11-2022 (AfrikMonde.com) La crise qui oppose depuis plusieurs mois, la société fruitière française SCB au propriétaire du complexe hôtelier ‘’Refuge du Bandama’’ dans la ville de N’Douci a pris une autre tournure, le mercredi 16 novembre 2022. Et ce, parce que les populations des villages de Nianda et de Kanga-Gnaze qui suivent l’affaire ont décidé de jouer leur partition afin de voir lever le barrage qui empêche l’accès à l’hôtel.

Des chefs des villages aux jeunes, en passant par les hommes et les femmes, tous ont émis le vœu que le blocus soit définitivement levé afin de permettre aux propriétaires de l’hôtel de vaquer sereinement à ses occupations. « Il est temps que le barrage saute afin que les activités du complexe hôtelier reprennent », a tenu à crier un jeune de Kanga-Gnaze, révolté face à cette situation qui, selon lui, ne fait que perdurer. Il a été suivi par plusieurs autres jeunes qui ont partagés son opinion.

Mieux, ils se sont donnés comme ultimatum, les jours qui suivent pour un dénouement heureux de cette situation qui pourrit l’atmosphère des deux villages situés à proximité de ces deux protagonistes. Seront-ils entendus ? L’avenir nous situera.

LA VERSION DES FAITS SELON LES RESPONSABLES DE LA SCB. La SCB exploite un terrain d’une superficie de plusieurs centaines d’hectares dans la zone de Tiassalé pour la production de bananes dessert. En 2018, M. John LOOTVOET, ressortissant belge, propriétaire du ‘’Refuge du Bandama’’, ayant pour projet initial de construire une habitation personnelle pour ses week-end et vacances, a sollicité et obtenu de la SCB l’autorisation dans ce contexte, de s’appuyer sur le réseau électrique en vue d’effectuer les travaux de construction de sa résidence privée.

Le projet de construction d’une résidence d’habitation personnelle a évolué en réceptif hôtelier en l’absence de tous documents légaux et sans que la SCB en soit informée. La SCB a appris, via les réseaux sociaux et dans la presse que M. LOOTVOET exploitait leur résidence en hôtel en toute illégalité, avec les risques sécuritaires et environnementaux que représente pour une exploitation agricole le passage régulier de visiteurs ne se conformant pas aux règles d’hygiène et de sécurité bien connues dans le domaine agroindustriel, et maitrisées par ailleurs par M. LOOTVOET lui-même familier de ces règles, compte tenu de sa formation et de son métier.

Les vérifications effectuées par les géomètres de la SCB ont révélé que le ‘’Refuge du Bandama’’ a empiété sur la parcelle que loue la SCB.

Face à la fréquence des intrusions et compte tenu des risques environnementaux qui pèsent sur la plantation de bananes, la SCB a règlementé le passage aux clients du ‘’Refuge du Bandama’’ via un protocole qui a été signé le 09 décembre 2021 ; la SCB ayant admis le principe du droit de passage au ‘’Refuge du Bandama’’ en contrepartie du strict respect des règles d’hygiène et de sécurité imposées par le gouvernement ivoirien en raison des risques liés au Fusarium TR4 (maladie du bananier) et du COVID-19, etc.

Face au non-respect délibéré et répété de ces règles énoncées ci-dessus par le propriétaire du ‘’Refuge du Bandama’’, la SCB a résilié le protocole par lettre datée du 22 février 2022. Les Propriétaires du ‘’Refuge du Bandama’’ ont, contre toute attente, saisi le Préfet de Tiassalé pour une médiation qui a abouti à une rencontre, le 17 mars 2022 au cours de laquelle il a été demandé à la SCB d’accorder le passage aux clients du ‘’Refuge du Bandama’’.

La SCB a répondu au Préfet par courrier daté du 22 mars 2022 en acceptant d’accorder un droit de passage à la condition que cette dernière se conforme aux règles de passage édictées par la SCB et régularise sa situation règlementaire.

A ce jour, le couple LOOTVOET n’a produit à la SCB qu’un Agrément Technique et Professionnel N°0151/MINTOUR/CAB/DGU/SF/Sb délivré à Madame ASSOUA AFFOUE HYPPOLITE DELIMA épouse LOOTVOET émis par le Ministère du Tourisme en date du 17 octobre 2022.

Cet agrément a été délivré pour autoriser Mme LOOTVOET à construire l’hôtel dans un délai de 2 ans et non pour l’exploiter. En clair aucune licence d’exploitation n’a été délivré aux propriétaires du ‘’Refuge du Bandama’’ qui ont pourtant déjà reçu plusieurs clients. Jusqu’à preuve du contraire, l’accès au ‘’Refuge du Bandama’’ n’est pas bloqué, pour le propriétaire, sa famille et ses invités.

A M

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