18-11-2024 (AfrikMonde.com) Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga est très remonté contre la junte militaire malienne qu’il accuse de retarder la période de transition. « La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024. Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement », a-t-il fait savoir, le samedi 16 novembre 2024.
Cette sortie du Premier ministre prend le contre-pied des militaires dont les faits et gestes démontrent à souhait leur volonté manifeste de se maintenir au pouvoir. « Aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question. Le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation », a-t-il regretté.
Il n’en fallait pas plus pour que les partisans de la junte réclament son départ. Il s’agit notamment de l’Alliance pour la refondation au Mali (AREMA) qui a condamné le discours du Premier ministre et a demandé au chef de la junte d’en tirer toutes les conclusions qui s’imposent. Un autre mouvement pro-junte exige, quant à lui, la démission de Choguel Maïga dans un délai de 72 heures, estimant que celui-ci s’est rendu coupable de « haute trahison ».
Faut-il le rappeler, au cours du mois de mai dernier, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) dirigé par Choguel Kokalla Maïga avait publié une déclaration critiquant ouvertement les dirigeants militaires après qu’ils n’ont pas respecté le délai qui leur était imparti pour rendre le pouvoir aux civils.
Un allié du Premier ministre Maïga, qui a signé cette déclaration, a été condamné à un an de prison en juillet, avant d’être libéré en septembre, sa peine ayant été commuée. Onze personnes qui avaient critiqué l’action de la junte ont été arrêtées en juin pour “complot contre les autorités légales”.
Ephraïm Aboubacar
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