Lutte contre les enfants « microbes » : en Côte d’Ivoire, la police nationale et la CCSR échangent avec les journalistes

Mme OUATTARA, coordonnatrice CCSR

Abidjan,17-06-2020 (AfrikMonde.com) La Police Nationale et la Cellule de Coordination du Suivi et Resocialisation (CCSR) ont échangé avec les médias sur l’évolution de cette situation.

Ce mercredi 17 juin 2020, à l’école de Police d’Abidjan-Cocody, le Directeur Général de la police, l’Inspecteur général, Youssouf Kouyaté, a indiqué qu’un travail a été fait avec la base au niveau du CCSR pour arriver à ce résultat.

« Nous avons organisé une grosse opération dénommée « Epervier » qui résume aujourd’hui l’arme de la police pour sécuriser tous les coins et recoins de nos quartiers », a-t-il déclaré et d’ajouter que « Tous ceux qui sont raflés et interpellés dans la rue sont mis à la disposition du CCSR. Nous voulons maintenir le cap (…) les défis majeurs sont à relever avec les élections. » Traduisant sa reconnaissance aux journalistes, dans ce combat contre la délinquance juvénile, il a reconnu que « Si les journalistes sont avec nous, personne ne sera contre nous », a lancé Kouyaté.

Continuant, il a indiqué que les actions d’interpellation, de resocialisation et de réinsertion de ces enfants ont eu un impact positif sur le niveau de la Sécurité. Les agressions liées à ce phénomène ont considérablement baissé. Non sans souligner que son département « reste engagée dans la lutte contre ledit phénomène et invite les populations à plus de collaboration car c’est ensemble que nous y viendrons à bout. » Combattre le phénomène des enfants dits microbes partout en Côte d’Ivoire et maintenir la sécurité des populations d’une part ; et, d’autre part, procéder à la resocialisation et à la réinsertion socio-éducative et professionnelle de ces enfants, tels sont les objectifs de la Cellule de Coordination du Suivi et Resocialisation (CCSR).

« Ainsi, la CCSR a mené le projet national de septembre 2016 à juin 2018, date de fermeture du projet. Durant cette phase, 744 enfants « microbes », tous de sexe masculin, ont été resocialisés au Centre de M’Bahiakro », a révélé Mme Ouattara.Effet, souligne-t-elle, les bénéficiaires ont été récupérés dans les villes d’Abidjan, Bouaké, Gagnoa, Daloa, Man, Odienné et San Pedro. « La sensibilisation des populations, la resocialisation, la réinsertion et le suivi de la cible, sont les principales étapes du processus », a-t-elle ajouté.

De nouvelles instructions du CNS en juin 2019 pour l’éradication du phénomène, ont permis le démarrage du projet d’urgence conduit par la police et la CCSR.« Cette étroite et ferme collaboration (Police-CCSR) a conduit l’assainissement des zones criminogènes du District d’Abidjan et la resocialisation de 583 enfants « microbes », tous récupérés dans les communes d’Abidjan de juin à décembre 2019.

Selon la coordinatrice du CCSR, à ce jour, ce sont plus de 1400 mineurs, adolescents et jeunes en conflit avec la loi ou enfants « microbes » qui ont été resocialisés et réinsérés dans les différents métiers : menuiserie, couture, mécanique-auto, soudure, plomberie, électricité-bâtiments, agropastoral pour certains et pour d’autres le retour à l’école. Le Conseil National de Sécurité (CNS) à travers sa cellule de Coordination, de suivi de Réinsertion (CCSR) a procédé, pour sa part, à la resocialisation de plus de 1400 mineurs, adolescents et jeunes en conflit avec la loi ou enfants appelés communément microbes.

De décembre 2014 à juin 2016, l’on note un taux de réussite de 73% au centre de rééducation de Dabou,à l’endroit de 96 adolescents et jeunes.

Clarisse GBAKU