3-7-2020 (AfrikMonde.com) Longtemps décriée par les syndicats du Centre national de recherche agronomique (CNRA), la progression des agressions contre les sites d’expérimentations agronomiques continue malheureusement d’avoir cours au point de s’empirer. Une situation que les agents dudit veulent voir s’arrêter, sans condition et le plus tôt possible.
Pour ce faire, ils observent depuis le jeudi 2 juillet jusqu’au lundi 6 juillet 2020, un arrêt de travail sur mot d’ordre des syndicats de l’institution, dans tous les centres du CNRA du pays. C’est Dr Edmond Koffi, porte-parole du collectif des syndicats du CNRA qui, en compagnie de ses camarades, a rendu public l’information à l’occasion d’une rencontre avec la presse le jeudi 2 juillet 2020 au siège du CNRA à Adiopodoumé.
« Le Centre national de recherche agronomique (CNRA) connaît des difficultés relativement à la question de son patrimoine foncier. En effet, si avant la création du CNRA, la question de l’agression du patrimoine foncier du CNRA était minime, cette question est devenue plus récurrente et s’est accrue. Avec l’agression du patrimoine foncier de la Station Marc Delorme de Port-Bouët, site de 788 ha, qui abrite la collection internationale sur le cocotier, au motif de la réalisation d’une opération immobilière au profit d’acquéreurs qui seraient pour la plupart des hauts responsables de l’Etat de Côte d’Ivoire », s’est-il indigné au nom des syndicats du CNRA.
Mieux, les chercheurs agronomes ivoiriens sont intrigués par la destruction de la relique de forêt primaire conservée depuis la nuit des temps et qui abrite le site de la Direction générale, à Adiopodoumé au KM 17, sans que cela ne suscite des réactions de la part des autorités. Une station de recherche, où, selon les syndicats, des travaux de morcèlement à des fins de lotissement, ainsi qu’une ouverture de voie sont tristement constatés à l’heure actuelle.
Et pourtant, selon Dr Edmond Koffi et ses camarades, l’agression des sites du CNRA devrait être appréhendée comme une agression de l’Etat de Côte d’Ivoire. « C’est devant le triste constat de ces flagrantes agressions et le silence de nos autorités que les travailleurs du CNRA décident d’une grève d’avertissement de trois jours, du jeudi 02 au lundi 6 juillet 2020 sur toute l’étendue du territoire nationale et cela dans toutes les unités opérationnelles du CNRA », a indiqué le porte-parole du collectif des syndicats.
Lesquels estiment que l’intervention des plus hauts décideurs du pays, en vue de faire cesser au plus tôt les actes de vandalisme et de destruction du patrimoine du plus grand centre africain de la recherche agronomique, s’impose, sans délai. Ils ont émis à souhait que soient prises des mesures d’urgence, en vue de la sécurisation des sites du CNRA dans leur ensemble, par des documents actés de propriété des sites du centre national de recherche agronomique. « Il faut que l’Etat prenne la décision d’acter les documents de propriété de la CNRA qui jusque-là ne sont pas actés. Car nous ne pouvons détenir de titre pour un site qui appartient à l’Etat », a-t-il noté.
Jean Claude Koudou
AfrikMonde.com
