AfrikMonde.com (19-01-2025) La 1ère édition des Journées Nationales du Producteur du Coton et de l’Anacarde, placée sous le thème : « Valoriser durablement le potentiel des filières coton et anacarde pour des producteurs prospères », a eu lieu les 17 et 18 janvier 2025, au Parc des Expositions d’Abidjan, route de l’aéroport, dans la commune de Port-Bouet.
A l’ouverture des travaux de cette rencontre le vendredi 17 janvier 2025, le Commissaire Générale des JNPCA, par ailleurs Directeur général (DG) du Conseil du Coton et de l’Anacarde, Mamadou Berté a dressé le bilan de ces deux filières et a dévoilé les perspectives.
S’agissant du bilan, il a évoqué quelques chiffres significatifs qui illustrent les progrès réalisés au fil des années par les deux filières. « La filière coton, bien que confrontée à plusieurs défis ces dernières années, a fait montre d’une résilience admirable grâce aux réformes structurelles et aux diverses initiatives entreprises par le Gouvernement et les acteurs de la filière », a mentionné d’emblée le Commissaire général des JNPCA. Dans le contexte du zonage du bassin cotonnier, il fait remarquer que la production nationale du coton graine est passée de 352 134 tonnes en 2013 à un record de 559 483 tonnes en 2021. En dépit des contraintes, la Côte d’Ivoire se maintient ainsi entre la 3ème et la 4ème place des pays africains producteurs de coton.
Quant à l’anacarde, initialement introduite pour freiner l’avancée du désert dans le nord du pays, cette plante écologique s’est hissée au rang de culture de rente stratégique. En dix années, après la réforme de 2013, la production de noix brutes de cajou est passée de 500 000 à 1,2 million de tonnes en 2023, « consolidant ainsi la position de la Côte d’Ivoire comme leader mondial de la production et du commerce de la noix brute », confie Mamadou Berté.
« Parallèlement, les initiatives visant à promouvoir la transformation locale ont porté des fruits, atteignant plus de 344 000 tonnes de noix brutes de cajou transformées en 2024, contre à peine 31 000 tonnes en 2013, soit une progression décuplée en l’espace d’une décennie. Cette avancée qui doit demeurer et se consolider témoigne d’une croissance qui a, non seulement renforcé la chaîne de valeur, mais a engendré aussi une amélioration substantielle des revenus pour l’ensemble des acteurs », se réjoui le Commissaire général des JNPCA qui fait remarquer que derrière ces chiffres se trouvent des hommes et des femmes, plus de 450 000 producteurs d’anacarde et entre 120 000 et 140 000 producteurs de coton selon les campagnes, qui travaillent chaque jour pour écrire ces belles pages de l’histoire agricole de la Côte d’Ivoire.
Perspectives. Outre ces résultats, Mamadou Berté a laissé entendre que le Conseil du Coton et de l’Anacarde poursuivra sans relâche ses efforts pour accroître la valeur ajoutée dans les deux filières et garantir des revenus décents à l’ensemble des acteurs en s’inspirant des orientations du Gouvernement.
Aussi, fait-il remarquer, quatre axes stratégiques ont été définis pour porter cette vision, il s’agit de permettre aux producteurs des filières coton et anacarde de vivre décemment et durablement des revenus de leur production ; améliorer la contribution des filières coton et anacarde au Produit intérieur brut (PIB) à travers l’accroissement de la valeur ajoutée ; consolider la structuration et la professionnalisation des acteurs des chaînes de valeurs du coton et de l’anacarde ; renforcer la Gouvernance des filières Coton et Anacarde. « Dans cette perspective, le Conseil du Coton et de l’Anacarde veillera à garantir un prix juste et rémunérateur pour les producteurs, tout en travaillant à améliorer leur cadre de vie. Des mesures concrètes seront prises pour faciliter leur accès à la Couverture Maladie Universelle (CMU), conformément aux instructions fermes du Gouvernement », rassure le DG.
Le Directeur général du Conseil du Coton et de l’Anacarde a informé, à cette occasion, que l’identification des exploitants et exploitations d’anacarde sera lancée cette année. Cette initiative, a-t-il poursuivi, vise à constituer une base de données fiable, indispensable pour optimiser l’allocation des ressources. Elle permettra notamment de renforcer les initiatives de traçabilité, d’améliorer les services aux producteurs et de favoriser l’inclusion financière au sein de la filière.
L’opération d’identification des exploitants et exploitations d’anacarde sera conduite suivant une phase pilote et deux phases élargies qui permettront de toucher progressivement l’ensemble des zones de production.
« En outre, afin de consolider l’équilibre de nos deux filières, nous mettrons un accent particulier sur la promotion de champions nationaux capables d’assumer une part significative de la transformation locale des produits issus du coton et de l’anacarde », a informé Mamadou Berté.
Le sens d’une célébration. La JNPCA a été l’occasion de saluer les résultats engrangés, en quelques années, par les deux filières agricoles ivoiriennes que sont les filières Coton et Anacarde ; mais surtout le lieu de célébrer les artisans de ces résultats qui donnent à la Côte d’Ivoire toute sa fierté de puissance agricole en Afrique et dans le monde. La 1ère édition des Journées Nationales du Producteur du Coton et de l’Anacarde traduit par conséquent, l’engagement de la Côte d’Ivoire à mettre les producteurs au centre des priorités.
Nafi SANOGO
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