Destinée noire : s’unir ou périr !

16-6-2020 (AfrikMonde.com) Quelque peu rattrapé par le passé, le choix de la démarche à suivre refait encore surface. Quelle réponse l’Afrique devrait-elle avoir vis à vis des injustices que subissent encore ses fils à travers le monde?

Si l’union fait la force, d’où « l’Afrique doit s’unir ou périr » de Kwamé N’Krumah, alors ceux qui ont cette forte concentration de mélanine sous la peau ne devront et ne pourront que s’unir pour être plus forts. Être plus forts pas pour se venger de la traite négrière, de l’esclavage, de la colonisation, de la balkanisation, du profilage, de l’immigration, du racisme ou de ces innombrables délits de faciès. Les Africains ont juste envie de bénéficier de la force de leur union pour enfin vivre en paix de la plénitude de leurs moyens dans la richesse et la diversité de leur flore.

Face au chemin à prendre,  il y a jadis eu l’approche douce et progressive proposée par Félix Houphouët-Boigny et l’autre, plus radicale et brutale prônée par Kwamé N’Krumah. Pour Houphouët, la colonisation est une aubaine de laquelle il ne faut pas se départir rudement. Pour lui, en effet, les Africains ne s’affirmeront qu’au travers du miroir de l’Occident. A contrario, N’Krumah estime que les Africains libres et affranchis seront mieux outillés pour faire face à leur destin aussitôt qu’ils en prendront conscience.

40 années après ces pseudo-indépendances, concernant sa place dans cette humanité, le noir de par ses bilans individuels ou collectifs des États africains, occupe toujours la même place. Émotifs, sans cervelle parce que la raison ne peut qu’être hellène, tués ou humiliés de partout, comment ne pas admettre que le choix de nos anciens est un échec ?

Que vaut la paix quand elle profite et contribue à une infime partie de l’humanité (13%) pour abuser des inégalités pensées qu’elle engendre et maintient ? C’est dans la paix, servitude et soumission silencieuse des noirs, que certains assimilent leur vice à la démocratie, voire l’hégémonie ou l’oppression. Cette paix devient vain mot, car il est grand temps qu’il soit reconnu qu’on ne fait pas d’omelette sans ne pas briser des œufs.

Dans quelle direction les Africains devraient-ils chercher refuge et soutien ? Tommaso Parentucelli, alors 208e pape de l’Église catholique sous le nom de Nicolas V, par sa bulle – pas encore rejetée en ce 21ème siècle – Romanus pontifex, légalise la colonisation de l’Afrique et l’esclavage des Africains par Alphonse V, son compère de roi du Portugal. C’est bien ce que Rebellyon.info traduit financièrement en son article du 8 janvier 2020 (https://rebellyon.info/8-Janvier-1454-l-eglise-catholique): « L’Église catholique a joué sur un triple registre négrier, en co-produisant une idéologie de légitimation de la traite et de l’esclavage des Africains et de leurs descendants ; en s’impliquant directement dans le partage des prédations négrières ; enfin en étant bénéficiaire économique et confessionnel de la traite négrière. »

Par la même vaine, des études historiques attestent que l’esclavage était pratiqué en Arabie pré-islamique, principalement pour des tâches domestiques et selon des conditions variées. La traite arabe a été la plus longue et la plus régulière. Ce qui explique qu’elle ait globalement été la plus importante en nombre d’individus asservis et castrés : 17 millions de personnes du VIIe siècle à 1920, selon l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau. Soit en moyenne 6 000 personnes par an. L’Islam aussi, malheureusement prend donc naissance dans un monde dont l’esclavage est une composante.

La maison blanche, office le soi-disant plus puissant de ce siècle, a été construite sur la sueur et le sang des esclaves noirs. Il est évident  que le monde entier se sert de la main d’œuvre noire pour asseoir son économie. Les exemples comme ceux cités plus haut sont légions. Sous prétexte que l’Afrique est riche, l’on abuse de son sous-sol sans scrupule. Si le paradoxe du coltan congolais n’interpelle pas, quoi d’autre peut vous émouvoir ? Les forêts du continent sont décimées, détruites comme pour assujettir d’avantage les pauvres africains. N’est-il pas temps pour les cousins de George Flyod de se réveiller de leur léthargie mentale et physique ?

Si changement il doit y avoir, les Africains ne devront que compter sur eux-mêmes. Ils devront forcer le respect en établissant un autre modèle de société qui fera leur fierté et par ricochet, la fierté de la diaspora nègre.

Kakou Nda

AfrikMonde.com