Man ,17-05-2020 (AfrikMonde.com) La levée des mesures restrictives par le président de la République, le jeudi 07 mai 2020 a été accueillie avec beaucoup de joie par les populations de Man. La réouverture des maquis, restaurants, bars, Églises et Mosquées avait été saluée et applaudie par les habitants de la capitale du Tonkpi.
Une semaine après cette décision gouvernementale, la sérénité est loin d’être de mise. Les raisons de la tiédeur actuelle sont diverses. MC, enseignant dans un Lycée de la place, exprime la grande méfiance des populations. « Nous avions un cas, qui heureusement a été guéri. Mais qu’est-ce qu’il en ait de ceux avec qui, il partageait le domicile et le lieu de travail ? »,s’est interrogé le professeur de Lycée. Pour J C, agent d’un service public agricole, le coronavirus a effrayé les populations donc les dépenses sont calculées depuis lors.
La priorité, ce sont les familles, a souligné l’agent du centre national de recherche agronomique. MBT patron d’une Ong, craint quant à lui, la porosité des frontières. « Avec la levée des mesures, les commerçants véreux, vont emprunter les chemins de brousse pour se rendre en Guinée, Liberia et Mali et nous envoyer cette maladie mortelle. J’ai peur pour Man », s’inquiète le responsable de la structure humanitaire. Pour C S, le respect de la distanciation sociale, sera difficile à appliquer, compte tenu des mentalités. « Nous aurons quelques difficultés avec certains fidèles. Mais avec le temps, nous y parviendrons »,a promis, l’homme de Dieu. Judicaël, propriétaire d’un maquis-bar s’explique mal, le manque d’affluence malgré l’ouverture des établissements.
« Nous pensions que les clients prendraient d’assaut nos maquis. Mais regardez-vous mêmes. Quelque chose cloche. On attend ! », s’exclame le tenancier de maquis. L’Église, selon le confrère de la Radio fréquence -Vie, « c’est le dimanche dernier que les premières messes ont eu lieu avec un réaménagement qui prend en compte la distanciation sociale telle que voulue par nos gouvernants. » Dans l’ensemble, nous remarquons que malgré la levée des restrictions, Man vit au rythme d’une ville partagée entre le doute et la joie.
