5-1-2022 (AfrikMonde.com) Les mareyeurs sont montés au créneau, le mardi 4 janvier 2022, dans le cadre d’une conférence de presse à Abidjan, pour prendre de contre-pied les griefs de certains de leurs collègues, ainsi que ceux de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (FENAC-CI) et d’une association des consommateurs, notamment la Fédération des consommateurs ‘’Le Réveil’’.
De vives voix, ces mareyeurs répondant aux noms des sociétés Inter Océan, Etablissements Tagro et Océan Inter, ont plutôt salué la décision de plafonnement du prix du faux thon qui, selon eux, contribue à la baisse tant souhaitée par leur corporation. C’est pourquoi, ils ont tous encouragé le Gouvernement et interpellé l’Etat à appliquer et à veiller, de façon stricte, au respect du décret de plafonnement. Toute chose qui, selon eux, contribuera également à lutter contre la vie chère en Côte d’Ivoire.
Ainsi, selon l’article 1 dudit décret, les prix du kilogramme de “poisson faux thon“ sur toute la chaîne de distribution ne peuvent excéder, toutes taxes comprises, ceux mentionnés à l’annexe du présent décret. A savoir à Abidjan et dans un rayon de 300 km, 400 Fcfa, prix maxima TTC des armateurs aux mareyeurs grossistes ; 600 Fcfa des mareyeurs grossistes aux mareyeurs demi-grossistes ; 650 Fcfa des mareyeurs demi-grossistes aux détaillants ; 850 Fcfa des détaillants à Abidjan aux garbadromes et 900 Fcfa des détaillants aux garbadromes à partir de 300 Km et plus.
« Depuis 2002, on se bat pour la baisse du prix du faux thon. Dieu merci, pour une fois, le gouvernement nous a compris et pris une décision dans ce sens et il se trouve des gens qui s’y opposent. Et pourtant ce sont les mêmes armateurs qui livrent le poisson au Sénégal et au Ghana qui viennent en Côte d’Ivoire. Pourquoi les prix pratiqués dans ces pays ne peuvent pas l’être ici en Côte d’Ivoire ? », s’est interrogé Jules Tano, responsable des Relations extérieures à Inter Océan. Puis de regretter que malgré la décision du Gouvernement, les gens continuent de sortir le poisson au port de pêche à 950 F/kg.
Et pourtant, lors de deux précédentes conférences de presse, le président de la FENAC-CI, Soumahoro Farikou et le président de la Fédération des consommateurs ‘’Le Réveil’’, Soumahoro Ben Nfaly, avaient évoqué la question de l’incapacité des mareyeurs d’exercer leur métier avec la mesure de plafonnement du prix du faux thon. « Ce décret ne règle en rien la question de la concurrence, il serait plutôt enclin à provoquer la pénurie précoce de poisson garba », avaient-ils prévenu.
Pendant ce temps, le président des mareyeurs importateurs du port d’Abidjan, Touré Mamadou, soutenu par le cyberactiviste Patrick Zasso, avait appelé le Gouvernement « à revoir la mesure de plafonnement du prix du kilogramme de faux thon, au risque de tuer les opérateurs ».
Ange Dominique Pokpa
AfrikMonde.com