Côte d’Ivoire/Financement de ses projets : après plusieurs rendez-vous manqués, Mme Allui Thérèse accuse le protocole de Bédié

Mme Allui Thérèse s’explique mal  les rendez-vous manqués auprès de Bédié (PH/LPS)

Abidjan, 04-09-2020 (AfrikMonde.com) Mme Allui Amenan Thérèse, commerçante de profession, n’arrive plus à rencontrer l’ex-chef de l’Etat ivoirien Henri Konan Bédié, le “frère’’ à son père feu Allui N’Dri Florent. En visite dans les locaux de « AfrikMonde », elle s’est confiée à notre rédaction…

Tout commence suite à un entretien avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en novembre 2017. Au terme de cette rencontre, M. Bédié promet de l’aider financièrement à joindre les deux bouts.Parenté à l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, cette exportatrice et importatrice de marchandises dans plusieurs pays de la sous régions n’arrive plus à joindre les deux bouts depuis le décès de son mari, il y a cela quelques années.

Avec sept enfants en charge, la gestion des tâches quotidiennes deviennent difficiles mais, elle tient le coup jusqu’au jour où, elle devra malheureusement se séparer de ses enfants qu’elle confie à des parents et proches, d’autant qu’elle ne dispose plus de moyens.« Ma vie est devenue très difficile actuellement. J’ai dû arrêter mes activités économiques par fautes de moyens et depuis lors je n’ai plus rien pour m’occuper de mes enfants et moi-même. C’est trop difficile de vivre comme ça », se lamente Dame Thérèse.

En quête de moyens financiers pour reprendre ses activités commerciales, la fille de l’ex-secrétaire général du PDCI et ancien chef du village de Yamoussoukro,  Allui N’dri Florent, finit par obtenir une audience avec l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, le 22 novembre 2017. A cette occasion, le président du PDCI promet soutenir financièrement son hôte pour la reprise de ses activités. Selon elle, la somme sollicitée était  la bagatelle de 32 millions de FCFA, dont 22 millions pour Mme Allui elle-même et 10 millions pour sa fille. Une deuxième audience est donc fixée pour fin janvier 2018, afin de joindre l’acte à la parole. Mais, au regard de l’emploi du temps chargé de l’homme politique, c’est finalement le 24 novembre 2018, qu’elle obtiendra un rendez-vous, devant se tenir à la résidence de M. Bédié, à Daoukro. Ne pouvons pas aller voir son bienfaiteur les mains vides, elle élabore un projet qu’elle remet au directeur du protocole du président Bédié, M. Romain Porquet, qui promet de faire son possible pour la faire entrer à la résidence les jours à venir.

Elle va donc séjourner dans la ville plusieurs semaines mais le tête-à-tête avec l’homme d’Etat ne se tiendra jamais. M. Porquet lui demanda donc de rentrer sur Abidjan et revenir une fois le rendez-vous ficelé. Quelques temps après, selon les dires de Mme Allui, M. Porquet  lui aurait indiqué que le président Bédié a vu le projet et qu’elle devait ouvrir un compte à la Banque pour le virement. De plus, selon Mme Allui, M. Porquet lui aurait également demandé de déposer un exemplaire de son projet au cabinet de l’ex-ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, alors président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec).

Depuis lors, Mme Allui n’a reçu aucun versement. Pis, son projet déposé chez feu Charles Diby est resté sans suite. Selon ses dires, ledit projet serait entre les mains de Mme Diby, qui l’exploiterait à son propre compte.

Pour en savoir davantage sur cette affaire,  rendez-vous est pris pour le 4 janvier 2019. Mais à sa grande surprise, le jour J, elle est bloquée devant la résidence par M. Porquet et M. Désiré, garde du corps de l’ancien président ivoirien, arguant que son rendez-vous ne pourra plus avoir lieu. Désemparée, elle a tenté à plusieurs fois d’entrer en contact avec le président du PDCI, mais en vain. A la recherche de personnalités pouvant l’introduire chez M.Bédié, elle va écrire à l’ambassadeur du Sénégal en Côte d’Ivoire grâce à ses relations tissées lors de ses exportations de marchandise au Sénégal. Cependant, cette démarche n’aboutira pas. Désormais sans aucun moyen et à bout de souffle, c’est avec beaucoup d’espoir qu’elle lance un SOS. « Je veux que papa Bédié soit informé de l’affaire et m’aide », a-t-elle lancé lors de la rencontre. Et d’ajouter : « Je crois que ce sont ses collaborateurs qui m’empêchent de le voir ».

Les accusés répliquent

Les principaux mis en cause rejettent quant à eux, ces accusations et menacent. « Ces accusations ne sont pas fondées. D’autant plus que chaque année, le président Bédié apporte son aide à plusieurs ivoiriens dans le cas des affaires sociales. Si il ne la pas encore reçue (Mme Allui, ndlr), c’est certainement due à son emploi du temps très chargé. Aussi, ce qu’il faut savoir, M. Bédié est libre de recevoir qui il veut, il est libre d’aider qui, il veut », s’est défendu le chef du protocole de l’héritier de Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Adoptant une posture de victime d’harcèlement et d’accusation gratuite, il affirmera qu’il ne s’oppose aucunement à la rencontre entre Bédié et Mme Allui Thérèse. Selon lui, si le président Bédié décide de la recevoir, il la recevra. « Mais, s’il ne le souhaite pas rien ne l’oblige à le faire », a soutenu l’homme de main de N’Zueba. En attendant, Mme Allui Amenan Thérèse et ses sept enfants, séparés, peinent à joindre les deux bouts.

  1. K. (Une correspondance particulière)