AfrikMonde.com (15-02-2024) Le café et le cacao, les mamelles de l’économie ivoirienne, enregistrent d’importantes baisses de la production dues à la déforestation et les effets néfastes du changement climatique. Une situation qui n’est pas sans conséquences sur l’économie ivoirienne, ainsi que les revenus des acteurs du monde rural.
Afin d’apporter une réponse appropriée à cette situation, les dirigeants du Conseil du café cacao ont décidé de mettre à contribution des experts du monde agricole. Le mercredi 14 février 2024, une soixantaine d’acteurs intervenants dans différents domaines de l’agriculture ont pris part à un atelier de réflexion sur le thème : « Les enjeux de la production durable du café et du cacao en Côte d’Ivoire ».
Plusieurs sous-thèmes ont été abordés au cours de cet atelier et portent essentiellement sur le dispositif de recherche agronomique et technologique ; le dispositif de conseil agricole et d’appui au développement de la cacaoculture et de la caféiculture ; la mutation du statut du producteur vers un entreprenariat agricole capable d’une meilleure gestion de son exploitation agricole.
Le Directeur général du Conseil du café cacao, Yves Ibrahima Koné a souligné que l’atelier sera le lieu de dresser un bilan de ce qui se passe sur le terrain, en écoutant les différents experts qui connaissent mieux le café et le cacao. Ce qui devrait permettre de poser le diagnostic sur les faiblesses du café et du cacao face aux maladies et aux changements climatiques.
« Comment orienter la recherche agronomique de sorte que malgré le changement climatique, l’on puisse avoir des plants pour produire le cacao. Le sens de la rencontre d’aujourd’hui (Ndlr : mercredi 14 février 2024), c’était surtout de rencontrer tous les experts. Au sortir de cet atelier, il y aura des recommandations en ce qui concerne l’orientation de la recherche de manière à ce que la Côte d’Ivoire qui est grand producteur de cacao continue de produire. (…) Nous avons besoin de nous adapter dans tous les domaines. Et la recherche est la boussole. Le Gouvernement a décidé de donner la recherche agronomique au ministère de l’Agriculture, particulièrement au CNRA. Il revient à chaque filière de prendre ses responsabilités. Si vous ne voulez pas disparaître face aux changements climatiques, vous êtes obligés de financer la recherche agronomique », a mentionné le DG du Conseil du café et du cacao, puis de rassurer que le Gouvernement est disposé à donner les moyens pour que tout soit fait.
Yves Ibrahima Koné a annoncé, de ce fait, la réhabilitation des centres de recherche et des laboratoires pour les rendre performants.
« C’est l’avenir de la Côte d’Ivoire que nous préparons ; c’est l’avenir de la filière café-cacao que nous préparons. On ne peut pas rester avec les méthodes culturales actuelles. On ne peut pas continuer, alors qu’on a un changement climatique, à proposer les mêmes semences aux producteurs. C’est pour cela que nous voulons mettre la recherche agronomique au cœur du dispositif de production de la cacaoculture », a justifié le DG du Conseil.
Le Directeur du Développement rural, N’Guessan Rodrigue, Représentant le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, a confié que les enjeux de la durabilité du café et du cacao sont au cœur des préoccupations. Il a demandé aux participants de l’atelier de faire des propositions concrètes qui guideront l’action gouvernementale en matière de production caféière et cacaoyère.
Prononçant la conférence inaugurale de la rencontre, le Professeur Arona Diedhou, Directeur de recherche et Conseiller technique chargé de la recherche a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que les aires propices à la cacoaculture devraient baisser entre 20 et 60% du fait du changement climatique. Il a cependant rassuré que malgré les difficultés du moment, des études montrent qu’il y aura toujours des herbes propices et même de nouvelles herbes pour la production du café et du cacao.
Irène BATH
AfrikMonde.com