Sangafowa-Coulibaly dresse le bilan des secteurs de l’électricité, des hydrocarbures et des mines

AfrikMonde.com (07-06-2024) Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly était l’invité de la tribune dénommée « Les Rendez-Vous du Gouvernement », le jeudi 6 juin 2024.

Face à la presse nationale et internationale, le ministre s’est prononcé sur le thème : « Politique des ressources minérales et de l’énergie : Défis, Enjeux et Perspectives ».

Mamadou Sangafowa-Coulibaly a présenté le bilan des actions réalisées dans le secteur des ressources extractives et de l’énergie. Il a abordé les défis inhérents à ce secteur et les mesures envisagées pour y faire face ; ainsi que les perspectives nouvelles qui s’ouvrent à la Côte d’Ivoire.

Le secteur de l’électricité a été présenté comme étant le secteur dans lequel la Côte d’Ivoire a fait les progrès significatifs au cours de la dernière décennie. Les chiffres dévoilés par le ministre indiquent qu’avec une capacité de production qui est passée de 1391 MW à 2907 MW, la Côte d’Ivoire dispose de l’un des systèmes de production et de distribution d’énergie électrique des plus viables et résilients du continent.

Le nombre de localités électrifiées est passé de 2 851 à 7 508. Ainsi, le taux de couverture du pays est passé de 33% à 88%, avec un objectif de 100% à l’horizon 2025.

Le taux d’accès a bondi de 74% à 97%. Le nombre d’abonnés a cru de 1,1 million à un peu plus de 4 millions.

Le Temps Moyen de Coupure (TMC) qui était de 47h/an en 2011 est tombé à 29h/an en 2023 alors qu’il est de 12h/jour dans certains pays.

« Au total, ce sont 1700 milliards FCFA qui ont été investis dans la production, le transport et la distribution d’électricité dont 1000 milliards FCFA par le secteur privé. Pendant que les investissements en cours s’élèvent à 1221 milliards FCFA », a informé le ministre Sangafowa-Coulibaly.

Sur les questions concernant la cherté de l’électricité en Côte d’Ivoire, le ministre a tranché en indiquant qu’avec un prix moyen de 87 FCFA le kWh à la consommation, la Côte d’Ivoire a le kWh moyen le moins cher de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

En termes de perspectives, le ministre a annoncé des investissements publics et privés estimés à plus de 5 000 milliards FCFA à l’horizon 2030 devant servir à l’accélération de l’exploitation des champs gaziers, la construction de gazoducs pour relier la Côte d’Ivoire aux pays producteurs et consommateurs de gaz naturel, la construction d’infrastructures d’importation, de stockage et d’exportation de Gaz Naturel, la construction de centrales de production en Maîtrise d’Ouvrage Publique, et l’accélération de la construction de centrales des producteurs indépendants, la poursuite du programme de maîtrise de la demande d’électricité, l’optimisation continue des charges et l’amélioration de la gouvernance d’ensemble du secteur de l’électricité.

« Les récentes découvertes de Gaz Naturel aux larges de nos côtes ouvrent des perspectives prometteuses pour le secteur de l’électricité de notre pays », s’est réjoui le ministre, faisant remarquer que ces découvertes permettront également à la Côte d’Ivoire, après la satisfaction de ses besoins, d’exporter du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et de jouer un rôle prépondérant dans le marché sous-régional d’échanges d’électricité.

Concernant les hydrocarbures, le ministre note des progrès réalisés dans l’amont pétrolier, ainsi que d’importants investissements. Pour preuve, de 2011 à 2023, plus de 1 200 milliards FCFA ont été investis dans la recherche pétrolière et 4 513 milliards FCFA dans l’exploitation pétrolière.

« L’intensification des investissements a permis de faire des découvertes historiques en septembre 2021, en juillet 2022 et en février 2024. On estime le potentiel de ces nouveaux gisements à l’équivalent de 6 milliards de barils de pétrole brut », révèle le ministre.

Sangafowa-Coulibaly informe qu’au niveau de l’aval pétrolier, l’Etat a consenti d’importants efforts financiers depuis le déclenchement de la crise en Ukraine afin de maintenir les prix des produits pétroliers à la consommation à des niveaux accessibles. Ces efforts, dira-t-il, se chiffrent à 726 milliards FCFA en 2022 ; 86 milliards FCFA en 2023 et 31 milliards FCFA à fin mai 2024. Soit un total de 843 milliards FCFA, rien que pour l’essence et le gasoil. Pour le gaz butane, le soutien de l’Etat qui a bénéficié aux ménages s’élève au total à 417 milliards FCFA de 2022 à fin mai 2024.

En termes de perspectives, le ministre fait noter que sur le plan national, la Côte d’Ivoire doit relever le grand challenge des investissements publics et privés nécessaires à la sécurité et à la souveraineté en matière de produits pétroliers qui se chiffrent en milliers de milliards de FCFA. Aussi, pour répondre aux enjeux de ce secteur, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans le projet de création de la Banque Africaine de l’Energie. Au total le montant des projets structurants identifiés à date, à réaliser d’ici à 2030, s’élève à plus de 2 040 milliards FCFA.

« Le secteur des hydrocarbures est sans aucun doute celui dont les perspectives sont les plus prometteuses pour notre pays. En effet, les récentes découvertes, aussi importantes soient-elles, semblent négligeables par rapport à celles que nous espérons dans les années à venir. Mais d’ores et déjà, sur la base des réserves actuelles, notre pays pourra devenir exportateur net de pétrole brut à l’horizon 2030 et intégrer, s’il le souhaite, l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole (OPEP) », se félicite Sangafowa-Coulibaly.

Se prononçant sur le secteur minier, le ministre a indiqué que la réforme du code minier de la Côte d’Ivoire est intervenue en 2014 pour attirer les investissements dans la recherche. Une initiative qui a donné des résultats probants, avec le nombre de permis de recherche qui est passé de 120 en 2012 à 189 en 2023.Tandis que les permis d’exploitation et projets d’exploitation en cours sont passés de 9 à 28 sur la même période. Les productions annuelles d’or, de manganèse et de nickel se sont accrues. L’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle connaît elle aussi un essor.

« Les investissements annuels privés ont été multipliés par six (6) entre 2012 et 2023, pour s’établir à 386 milliards FCFA au titre de l’année 2023. Les recettes fiscales perçues par l’Etat, quant à elles, se sont chiffrées à 372 milliards de FCFA en 2023, soit près de vingt (20) fois leur niveau de 2012 », confie le ministre.

En termes de perspectives, Sangafowa-Coulibaly annonce des réformes en cours, notamment la révision du code minier, afin d’accroître la part de l’Etat dans les revenus miniers et insérer les investisseurs nationaux dans l’exploitation minière.

Concernant l’orpaillage et son encadrement, le code révisé offrira la possibilité de faire cohabiter les grands permis avec les autorisations artisanales d’exploitation minières. Il prévoit également la mise en place d’un comptoir national d’achat d’or et l’installation d’une unité d’affinage d’or. Ces mesures devraient permettre de limiter la pratique de l’orpaillage illégal.

Le nouveau code mettra également l’accent sur la transformation locale des minerais et organisera l’exploitation transparente des ressources ainsi que de la répartition équitable des profits entre les parties prenantes.

Irène BATH

AfrikMonde.com