Neuvième édition de l’Africa CEO Forum : Patrick Achi présente les défis de l’heure

(6-6-2023) AfrikMonde.com Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a procédé lundi 5 juin 2023 au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, au nom du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à l’ouverture de la 9ème édition de l’Africa CEO Forum. Le thème du forum : « Réussir malgré les crises, de 300 à 3 000 ou comment accélérer l’émergence de la prochaine génération de champions africains ? » prend, selon le chef du Gouvernement ivoirien, toute sa pertinence et son urgence.

Patrick Achi souligne dans son intervention que les défis imposent de toujours voir plus loin et plus grand, de mieux anticiper et mieux s’ajuster, d’agir plus résolument, plus efficacement et de façon plus concertée, afin d’infléchir l’histoire en faveur des Etats africains et pour les futures générations.

« Au-delà des crises et mutations, nous faisons face à un autre défi de taille : l’extrême jeunesse de notre population. Cela peut être notre plus gros actif si nous y investissons, mais aussi notre plus gros passif, dans un monde où les opportunités et les menaces de tout genre existent. En effet, selon les tendances actuelles, la population Africaine doublera pour atteindre 2.8 milliards en 2050, avec plus de deux tiers ayant moins de 35 ans. Nous n’avons guère de choix que de tout mettre en œuvre pour répondre à leurs besoins croissants en éducation, santé, logements, infrastructures, et surtout emplois, si nous tenons à les rendre les plus productifs possible, tout en évitant la fuite des cerveaux », recommande le Premier ministre ivoirien.

Comme solutions à ces préoccupations, Patrick Achi souligne que confronter ces défis ramène à deux autres questions stratégiques. La première est la question de l’identification des sources sectorielles prioritaires de la transformation économique et de l’intégration dans les chaines de valeurs mondiales. La seconde ramène au thème du forum, à savoir comment identifier, faciliter l’éclosion, promouvoir et faire grandir les leaders économiques, les champions nationaux, africains, potentiellement d’envergure internationale, nécessaires à l’émergence ?

« Il n’y a pas mille réponses à ces questions. C’est l’Etat, qui devra s’inviter au rendez-vous de ces grandes mutations de l’Histoire. C’est l’Etat, en Partenariat étroit et structuré avec le Secteur privé, qui devront co-gérer cette transformation. Comme l’illustre l’expérience de nombreux pays qui ont émergé, il nous faut des Etats capables de repenser certains modèles économiques auparavant apparemment gravés dans le marbre. Il nous faut un nouveau modèle d’Etat proactif, stratège et pilote, qui définit la vision, assure l’efficacité des services publics, stimule la concurrence et régule une économie, qui repose sur le secteur privé comme moteur essentiel de création de richesses et d’emplois. C’est aussi le prérequis pour que nous puissions favoriser les innovations et rendre possible l’absorption des nouvelles technologies dans des partenariats plus équilibrés avec les investisseurs étrangers, indispensables à notre transformation et notre développement. Nous devons poursuivre vigoureusement nos stratégies et exécuter rigoureusement nos programmes de promotion du secteur privé », propose Patrick Achi.

Le monde entier s’accorde à reconnaître que l’Afrique est le continent où le potentiel de développement dans tous les secteurs économiques, de la construction, du transport à l’agriculture, des mines au tourisme et aux industries créatives et culturelles, en passant par la performance environnementale, regorge le plus d’opportunités encore largement inexploitées.

Le chef du Gouvernement ivoirien appelle ainsi à aider les futurs champions à s’intégrer dans les chaînes de valeurs mondiales, par des mécanismes novateurs, en facilitant leur accès au savoir, aux financements et aux marchés.

« OUI, impliquer notre secteur privé et nos champions nationaux dans la transformation structurelle de nos économies, c’est possible. Ici, en Côte d’Ivoire, sous le leadership du président Alassane Ouattara, nous avons réussi au cours de la décennie passée à assainir notre cadre macroéconomique, à maintenir un taux de croissance moyen du PIB de 7% depuis 2012, à tripler le budget de l’État, à multiplier par 7 le volume des investissements publics et privés, à contenir l’inflation et le niveau d’endettement, et à réduire significativement la pauvreté. Ces performances saluées par la Communauté Internationale nous ont permis de bénéficier d’un nouveau programme avec le Fonds Monétaire International, d’un montant global de 3,5 milliards de dollars américains, un niveau historique jamais atteint par un Etat africain. Pour les dix prochaines années, dans sa Vision 2030 pour une Côte d’ivoire solidaire, nous entendons doubler à nouveau le PIB par habitant, réduire le taux de pauvreté de moitié, augmenter l’espérance de vie de 10 ans et créer 8 millions d’emplois pour notre jeunesse. C’est la raison pour laquelle, une fois de plus, avec clairvoyance et anticipation, il a déclaré l’année 2023 : « Année de la Jeunesse » et mis en place un plan triennal de 1.100 milliards de FCFA, unique dans notre Histoire par son ampleur et son volontarisme. Enfin, ayant perçu très tôt l’enjeu majeur des Champions nationaux, il a mis en chantier le Projet Guichet unique des entreprises ainsi que celui des Pépites Nationales, entièrement alignées sur le thème de notre Forum. D’ici 2050, en un peu plus d’une génération, 40 % de l’humanité sera africaine. L’Afrique deviendra le sang neuf du monde. Le continent de notre siècle ! Nous y arriverons, car l’Afrique dispose de plus en plus de dirigeants au leadership éclairé. Nos États réforment, agissent et avancent. Ils ont besoin d’investisseurs qui veulent agir autant qu’eux et avancer autant qu’eux. Pour faire émerger des champions africains performants et résilients, qui permettront aux générations à venir, d’être des générations de l’avenir », affiche Patrick Achi dont l’optimisme s’appuie sur ces mots de Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible. Jusqu’à ce qu’on le fasse ! »

Irène BATH

AfrikMonde.com