Municipale 2023 : en Côte d’Ivoire, le Maire résident de Kong dévoile les acquis de sa cité

Les envoyés spéciaux de l’UPL-CI et le Maire Résident Barro Aboubacari ont posé pour la postérité (PH/DR)

Kong, 28-08-2023 (AfrikMonde.com) La Côte d’Ivoire organise le 03 septembre 2023, l’élection municipale sur toute l’étendue du pays. En marge de ce scrutin, l’Union les patrons de presse en ligne de Côte d’Ivoire a rencontré le maire résident, Barro Aboubacari. Entretien :

Votre conseil est encore candidat. Après un mandat, vous vous êtes attaqué à un certain nombre de projets. Quelles sont les raisons de votre candidature? Quels sont les chantiers auxquels vous vous attaquerez une fois vos administrés vous renouvelle leur confiance ?

 Nous voudrions bien avant, saluer M. Aboudramane Berté qui est le Maire central.  C’est sur sa probité que nous allons  tout faire . Tout ce qui a été fait, a été fait dans la continuité de ses prédécesseurs qui sont le chef Gaoussou Ouattara et le Ministre d’État, Ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara. Le Maire Aboudramane Tiémoko Berté a pris la relève grâce aux conseils avisés du ministre d’État, ministre de la Défense Ouattara Birahima. Il s’agissait en effet, de faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture dans cette continuité. C’est quelque chose qui a été lancée dans un élan et, il ne fallait pas arrêter cet élan. Nous avons mené plusieurs actions.

D’abord, au niveau social, Aboudramane Tiémoko Berté qui a la main sur le cœur, a apporté un appui considérable aux femmes. D’autant que selon lui, le développement passe premièrement par les femmes. Il a également soutenu les jeunes en finançant leurs projets. Au niveau de l’éducation, il a fait en sorte que chaque localité, petite qu’elle soit, soit équipée d’une école primaire, mais aussi d’un centre de santé à savoir: un dispensaire et une maternité. Parce que c’est difficile pour les femmes en couches d’effectuer une longue distance. Il faut donc rapprocher le maximum les centres de santé pour le bonheur de ces populations. Nous avons deux grandes localités qui sont attachées à la commune. lesquelles localités ont été équipées en centres de santé. Une autre localité qui n’est pas officielle, a été aussi dotée d’une école primaire. Un centre de santé est en construction également. Au niveau des infrastructures, vu que l’actuel marché est devenu trop étroit et excentré , le ministre Ouattara Birahima avait entrepris la construction d’un nouveau marché qui a été achevé par le  maire Aboudramane Tiémoko Berté. Ce chef-d’œuvre sera inauguré en septembre prochain. C’est un marché futuriste qui répond vraiment aux critères d’un marché digne de la commune de Kong. Aussi, vu que les rues sont occupées lors des manifestations, il urge que la commune soit dotée d’espaces évènementiels. Au niveau d’équipement également Aboudramane Tiémoko Berthé a réhabilité l’ancienne mairie qui est désormais un joyau architectural. Il l’a équipé et a également construit un bâtiment pour cet hôtel. Les salles de réunion, de mariage et les bureaux ont été agrandis. Pour lui, tout doit être beau et utile. A preuve, nous avons obtenu en 2019, le prix national de la commune la plus propre. Effectivement, la ville de Kong est propre. Même les visiteurs en parlent. Le maire de la cité historique de Kong veut laisser une trace.

Quels sont les projets auxquels il compte s’attaquer exactement ? Quels sont ses priorités en ces projets ?

Nous avons beaucoup de projets notamment la construction d’écoles et l’adduction des villages en eau potable. On peut faire quelque chose et se rendre compte que ce n’est pas suffisant. Nous avions 03 forages, mais nous avons ramené le nombre  à 05. Malgré tout ça, c’était mal connaître l’avenir. Avec l’attaque de Kafolo, l’Etat de Côte d’Ivoire a envoyé les militaires qui ont leurs bases ici à Kong, du coup la population a nettement augmenté. D’où, la nécessité d’accroître des infrastructures.

La population c’est-à-dire, le nombre de forages devant couvrir au moins dix ans a été consommé en moins de deux ans. Donc les cinq forages sont devenus forclos. Il faut aller plus loin avec la construction de barrages d’eaux. Kong est située au nord-est du pays ; c’est une région où il pleut fortement. Quand il pleut, les voiries sont dégradées. Il faut forcément et continuellement quelque chose en place pour remédier à cela. Maintenant la continuité c’est quoi ? c’est continuer à servir la population en satisfaisant leurs besoins essentiels, besoins fondamentaux notamment la santé, l’éducation et le social.

Kong est déjà sur la voie du développement. Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de jeunes dans la ville. Quel est le projet d’absorption de ces jeunes-là ? En d’autres termes, quel est le schéma de développement de Kong ? une zone industrielle est-elle prévue ?

Il n’y a pas de zone industrielle pour l’heure. Nous aurons cependant une usine  de coton. Nous avons déjà fait la pose de la première pierre d’une société qui traitera tout le coton et produits dans les environs. Nous aurons également une usine de décorticage et du traitement des noix de cajou. Il a été démontré que l’anacarde qui est produit à Kong est de meilleure qualité. Il y aura donc une usine de décorticage des noix de cajou. Les jeunes sont suffisamment absorbés par ces volets-là. Il y a une insertion effective. Nous avons construit une maison, aujourd’hui pour avoir un maçon ce n’est pas évident. Parce que tous les ouvriers, tous les artisans sont envoyés dans les différents chantiers. Quand vous avez un maçon, il viendra travailler pendant ses temps libres, vous avez besoin d’un menuisier pareil. C’est l’idée que nous avons donné du côté de l’entreprise. 

Qu’en est-il des femmes ? avez-vous un projet pour la gent féminine ?

Une Ong  s’est adressée à nous et a décidé d’acheter ces noix. Ce n’est pas une fierté pour nous, parce que nous voyons plutôt une transformation. Nous étions encore petit lorsque nos mamans faisaient le beurre de karité à Kong. Dès l’instant où on achète les noix, les femmes voient en cela un travail en moins. Nous n’empêchons l’Ong en question de continuer ses achats mais,  elle doit s’arranger à créer une unité de transformation avec l’appui de la mairie parce que le travail de karité à la main c’est pénible. S’il y a déjà une usine de concassage qui peut le faire et continuer ensuite la transformation, c’e sera une bonne chose.  Comme nous le disons, le maire finance souvent les groupements de femmes dans d’autres activités. Il a demandé que nous prenons leurs projets. Nous ne leur demandons pas   de monter un projet mais seulement l’idée du projet dont le montage nous incombe. Nous sommes du milieu et nous savons de quoi nous parlons. 

Kong, ville historique. Quel est le projet du tourisme ?

Comme vous l’avez constaté, nos deux mosquées sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce qui attire beaucoup de personnes aussi bien les nationaux que les non-nationaux. Jusque-là, il y a une gratuité. À l’instar d’autres localités, comme au Maroc, il y a des endroits qui nécessitent un ticket pour y avoir accès. Nous avons envisagé la formation, nous avons déjà un guide touristique. Nous allons former les guides touristiques pour  valoriser nos sites.

Kong c’est également la première ville en Côte d’Ivoire ,où il y a eu le tissage. Dans les autres localités, les gens ne s’habillaient pas. Contrairement à Kong où l y a eu non seulement le tissage, mais aussi la teinture. À Kong, rien n’était importé, on faisait la filature , on tissait et  on faisait la teinture enfin.

La teinture c’était quoi ?

La teinture c’était les écorces d’arbres, les feuilles mélangées qui donnaient 2, 3, et 4 couleurs que nous connaissons. C’est-à-dire , la couleur bleue indigo, la couleur verte, la couleur rouge et la couleur jaune. Le tissage a tendance à disparaître. Il ne reste qu’une famille pour faire le tissage et ce n’est pas suffisant. Nous allons faire en sorte qu’il y ait des unités de coopérative, dans un premier temps. Des personnes que nous réunirons pour relancer cette activité. Maintenant , pour la valorisation de nos sites touristiques , nous trouverons un moyen pour que cela nous rapporte quelque chose.

Vous voulez valoriser les sites touristiques pour attirer beaucoup de personnes pourtant, il n’y a qu’un seul réceptif hôtelier.

Effectivement, il n’ y a qu’n seul réceptif hôtelier qui est en train de prendre la dimension. Comme nous l’avons souligné dès l’entame, nous avions d’autres coins, mais avec l’arrivée des militaires, nous avons été obligés de céder ces espaces-là.  On pouvait avoir des réceptifs, un petit saloon mais nous étions obligés de céder tous ces espaces parce que nous n’avions pas prévu l’arrivée massive des militaires. Tous ces besoins seront comblés à la longue pour répondre aux attentes des populations.

Nous avons vu les travaux de l’hôpital général de Kong. Quelle sera sa capacité d’accueil ?

C’est une question technique, à laquelle nous ne pouvons répondre. Mais ça sera grand.

Monsieur le Maire, lorsque nous sommes arrivés jeudi, nous avons été surpris de voir des enfants mendier. Kong étant une ville touristique, qu’est-ce qui est fait pour remédier à ce fléau?

Lorsque nous sommes arrivé, nous avons constaté cela. Kong est une ville musulmane. Nous avons fait l’école coranique, et simultanément les deux écoles. Mais nous avons une autre pratique. La nuit du jeudi au vendredi, la nuit du dimanche à lundi nous faisions le tour des familles et  récitions des versets coraniques. Quand vous finissez, vous restez une minute, deux minutes. Voilà ce qui se passait à Kong. Nous le faisions non seulement pour nous, mais aussi pour aider nos maîtres coraniques. Nous faisions des prières en même temps. À notre grande surprise, nous voyons des enfants avec des gobelets se promenant pour mendier. Ils viennent des villes telles Katiola, Niakara, et Séguéla. Nous avons vu leurs maîtres coraniques pour que ces pratiques s’arrêtent.

Comment gérez-vous la question de sécurité à Kong ?

Au niveau sécuritaire nous pouvons dire Dieu merci, parce que nous avons ici à Kong une densité de nombre de sécurité. Une densité élevée plus que partout ailleurs. Nous avons la gendarmerie qui était là depuis, nous avons aussi l’escadron de la gendarmerie, et la police. C’est une police mixte parce qu’elle va jusqu’aux frontières. Nous avons la Crs, la Gspr la Fanci, la Ccdo et la Marine. La sécurité est de mise ici, à Kong pour permettre aux populations de travailler et circuler en toute quiétude.

Nous sommes en pleine campagne. Le 02 Septembre prochain, les électeurs irons aux urnes pour faire leur choix. Pour la première fois, nous enregistrons deux candidats à Kong. Quel est donc votre appel aux électeurs ?

Nous leur demandons de regarder ce qui est fait. Qu’ils regardent le dynamisme. Quel est le candidat qui viendra avec les moyens, avec les idées, avec la volonté et qui fera mieux.

Enregistrer plusieurs candidatures  ne fait-elle pas partie du jeu démocratique ?

Bien-sûr, ça fait partie du jeu démocratique. Un consensus, c’est un débat démocratique, on n’a jamais vu venir ça ! Nous avons vu la tête de liste.

 Est-ce à dire que l’aspirant candidat PDCI n’est pas un fils de Kong?

C’est un fils de Kong, mais il n’est pas à Kong. Il est dans un village qui se trouve à environ une soixantaine de kilomètres d’ici.

Quel est le nom de ce village ?

Le village s’appelle Touala

Faut-il être forcément de Kong pour candidater?

Nous ne contestons pas sa candidature. Nous n’avons pas non plus dit qu’il n’est pas légitime. Nous disons seulement que nous ne le connaissons pas. Nous sommes franchement surpris par la qualité des élus. Il y a un autre objectif derrière cette candidature que nous ignorons.  les gens n’avaient jamais dit qu’ils sont venus pour terroriser ! C’est nous qui pensons et disons qu’ils sont venus pour terroriser.

Le Pdci n’a-t-il pas fait le bon choix ? Cette personne vient perturber la quiétude des Kongais ?

Nous  ne le connaissions pas. Nous avons rencontré individuellement certains d’entre eux. Nous les avons rencontrés en focus groupe et également en plénière. Nous avons compris que ce n’est pas une motivation idéologique, encore moins une motivation politique. Nous avons été tous Pdci ici. Mais nous nous interrogeons sur son appartenance au Pdci. Est-ce idéologique, ce n’est pas évident !

Un appel à vos électeurs.

Nous vous remercions pour cet entretien. C’est étant dans le milieu qu’on croise les réalités et vous êtes venus. Votre travail est un appui à ce que nous faisons. Au nom du maire, nous vous remercions.  Merci au Président Nando Dapa, il m’a annoncé votre arrivée. Merci pour tout ce que vous faites.

Quant à nos électeurs, nous leur demandons de voter massivement. Le vote en Côte d’Ivoire n’est pas une obligation, c’est un devoir citoyen. Qu’ils sortent massivement. Que tous ceux qui ont des problèmes de déplacement nous fassent appel. Nous pouvons les aider. Ce n’est pas de la corruption. Quelqu’un est là, il a envie de voter, mais ne peut pas se déplacer. Nous ne pouvons que l’aider.

Réalisé par l’Upl-CI