Mali : le colonel Assimi Goïta refuse de jouer les seconds rôles

25-5-2021 (AfrikMonde.com) Après le coup d’Etat militaire du 18 août 2020 qui a entraîné la chute du Président Ibrahim Boubacar Kéita au Mali, le chef de file de la junte auteure du putsch, le colonel Assimi Goïta avait vite fait de céder à la pression de la communauté internationale qui dénonçait vivement ce énième coup d’Etat.

Ce qui l’a amené alors à baisser les canons, pour faire place à un gouvernement de transition au sein duquel il occupait, jusqu’au lundi 24 mai 2021, le poste de vice-président de la transition, tandis que celui de président était échu au général Bah N’Daw.

Après plus de 8 mois passé dans l’antichambre du pouvoir qui l’a amené à prendre les armes, le colonel putschiste dévoile enfin ses vraies ambitions. Ainsi, arguant l’éviction non justifiée de deux de ses compagnons de lutte du gouvernement, le colonel Assimi Goïta est retourné à son jeu favori : celui des armes. Cette fois-ci, il choisit pour cibles le président de la transition Bah N’Daw et le Premier Moctar Ouane qu’il fait emprisonner au camp militaire de Kati, avant de les dépouiller de tous leurs pouvoirs.

Ce faisant, il fait payer à ces autorités l’outrecuidance d’avoir éconduit sans ménagement ses lieutenants des ministères stratégiques de la Défense et de la Sécurité. Désormais, le colonel Assimi Goïta est le seul maître du jeu au Mali.

Et pour se donner bonne conscience, il met en avant le processus électoral qu’il entend mener jusqu’à terme. « (…) le processus de transition suivra son cours normal et les élections prévues se tiendront courant 2022 », a annoncé un soldat qui lisait une déclaration estampillée colonel Assimi Goïta, sur les antennes de la télévision nationale.

Ephraïm Aboubacar

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