Interview/Kobenan Kouassi Adjoumani : ‘’Nous n’avons pas de plantations industrielles de cacao en Côte d’Ivoire’’

28-2-2022 (AfrikMonde.com) Dans une interview accordée à RFI le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani est sur la mesure de l’Union Européenne pour bloquer l’achat de matières premières issues de la déforestation. Il invite plutôt l’UE à œuvrer à convaincre les multinationales à contribuer à la transformation du cacao ivoirien au plan local.

L’Union Européenne envisage de faire passer une loi qui bloquera l’achat de matières premières issues de la déforestation. Or, le cacao ivoirien est dans le viseur. Qu’est-ce que vous allez faire pour empêcher la Côte d’Ivoire de tomber sous le coup de cette future loi européenne ?

Ce que nous conseillons à l’Union européenne, c’est de venir en Côte d’Ivoire, voir si, effectivement, le cacao que nous produisons est issu de la déforestation. Mais chez nous, partout, il y a des arbres, partout il y a de la forêt ! C’est vrai que notre forêt a été impactée. Ce n’est pas seulement par rapport au café, ni au cacao. Mais c’est parce qu’il y a eu des aléas climatiques, qui ont fait qu’à un moment donné il y a eu des incendies. Mais dire, aujourd’hui, que notre cacao est issu de la déforestation, ce n’est pas vrai. Ce sont de petits planteurs.

Et puis les plantations sont disséminées çà et là. Ce ne sont pas des plantations industrielles. Et l’État de Côte d’Ivoire fait des efforts pour planter même des arbres à l’intérieur de ces plantations-là. Ce que nous demandons à l’Union européenne, c’est d’œuvrer, de convaincre les multinationales, à faire en sorte que l’on puisse transformer notre cacao au niveau local, pour qu’il y ait une plus-value qui puisse bénéficier aux producteurs. Donc il faut que l’on puisse asseoir des usines dans notre pays et que nous puissions transformer, à partir de la Côte d’Ivoire, le cacao. Les gens viendront prendre le chocolat.

Donc votre pari, c’est que, plus il y aura de transformation, plus il y aura d’emplois et moins il y aura de petits producteurs qui vont faire de la déforestation ?

Justement, si on fait de la transformation locale, on a la possibilité de produire de façon intensive, sur des espaces réduits. On ne parlera plus de déforestation.

Source RFI

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