AfrikMonde.com (19-09-2024) Le Magazine Bâtisseur des Cités avec l’appui du Projet d’amélioration de la gouvernance pour la délivrance des services de base aux citoyens (Pagds) et la Banque mondiale, organise du 26 au 28 septembre 2024, à Assinie, le Forum Assinie-Mafia.
Dans une communication dont AfrikMonde a reçu copie, Honorat De Yédagne, Président du Forum présente les enjeux de cette rencontre.
Le Forum Assinie-Mafia a vocation à éveiller les consciences et à créer les conditions psychologiques, intellectuelles et morales d’une rupture radicale avec les pratiques anciennes, et à amener les journalistes à tourner définitivement le dos au journalisme de « soumission à la soumission ».
Ce rendez-vous sera l’occasion d’amorcer un moment important de l’histoire de la presse ivoirienne qui en appelle à une « Révolution cognitive et stratégique » de la part des acteurs des médias. Une révolution pour asseoir les bases d’une performance économique, la clef de voute de l’indépendance éditoriale susceptible de faire du métier de la presse une force de proposition crédible, avec une vigilance critique toujours renouvelée.
La presse ivoirienne doit faire sa révolution cognitive et stratégique par un changement de paradigme, si elle a encore l’ambition d’être un puissant vecteur des mutations culturelles, sociales, économiques, et politiques qui s’annoncent en Côte d’Ivoire. En clair, il s’agit de l’heure du « Grand basculement » : quitter l’ère de la politique pour celle de l’économie.
La presse doit ainsi s’émanciper du « berceau des illusions perdues » avec son attelage, par défaut, aux écuries politiques et définir souverainement son champ d’autonomie et sa ligne de survie. C’est cette posture qui permettra à la presse de déterminer ses choix éditoriaux, ses orientations technologiques et sa place dans un environnement concurrentiel par une meilleure gestion de son capital humain, de sa politique managériale et de sa capacité d’anticipation.
Pour un succès éditorial et commercial durable, la presse ivoirienne doit se réinventer par :
- Une gouvernance éditoriale vertueuse ;
- La rupture d’avec le modèle économico-politique qui génère des informations partiales, partielles et partisanes, le fameux virus I3P ;
- L’adaptation des supports traditionnels aux nouveaux modes de consommation des usagers des médias ;
- L’émergence de champions nationaux de l’entreprenariat de presse, avec des groupes de presse de plusieurs journaux, de chaines de télévision et de radio dans la sous-région ouest-africaine, voire dans toute l’Afrique ;
- Son puissant impact sur l’évolution et la marche de la société ivoirienne pour l’aider à négocier des virages et des choix décisifs et parvenir à des changements profonds, tant au niveau des services de base que des politiques publiques et budgétaires ;
- Son engagement déterminé aux côtés des décideurs politiques ivoiriens pour les pousser à sortir du huis clos avec les institutions de Bretton Woods, depuis bientôt 50 ans, afin qu’ils se donnent les moyens d’avoir des marges de manœuvre budgétaires et ainsi consolider notre pleine souveraineté dans les choix de nos destins ;
- Le contrôle citoyen de l’action publique et la lutte résolue contre l’hydre de la corruption ;
- Sa contribution à la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie participative et apaisée ;
- Par la construction d’un cycle de plaidoyers en faveur de l’avènement, au plus haut sommet de l’Etat, d’un Général De Gaule pour la presse ivoirienne. A même de doter la Côte d’Ivoire de puissants médias professionnels au standard international, ayant une vocation continentale et mondiale. Pour porter sa Voix et promouvoir son image. Comme ce fut le cas, hier pour la France, au sortir de la seconde guerre mondiale, avec le journal « LE MONDE ».
La presse ivoirienne est convoquée, à l’occasion du Forum Assinie-Mafia, devant l’Histoire pour faire le choix de son destin, en puisant sa force et sa légitimité aux sources de la performance économique. Les entreprises de presse doivent créer les conditions de leur performance économique si elles veulent échapper à l’assistanat public et aux grands donneurs d’ordre. C’est la clef de la survie de la presse.
Pour y arriver, les journalistes doivent s’armer professionnellement pour faire de leurs entreprises de presse des organisations efficaces par :
- Un business model maitrisé ;
- Une chaine de valeur optimisée ;
- Une mise en œuvre gagnante de la stratégie.
A l’heure des grands chamboulements induits par le digital, la capacité d’adaptation de l’entreprise de presse devient un impératif catégorique et historique. Elle ne peut s’en soustraire.
En conclusion, Assinie Mafia s’offre comme une « terre de solutions » aux défis pour une presse ivoirienne formatée en quatre mots : forte, viable, responsable et indépendante.
I.B. (Sercom)
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