Edito : deux coups de massue sur la tête de l’opposition ivoirienne

30-7-2025 (AfrikMonde.com) La journée du mardi 29 juillet 2025 restera gravée longtemps dans l’esprit des principaux acteurs de l’opposition politique ivoirienne, notamment du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et son allié du front commun, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPACI). Avec eux, de nombreux militants et sympathisants qui y ont placé leurs espoirs pour l’alternance à la tête du pays.

Cette date, anniversaire de la naissance du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, a enregistré deux évènements majeurs consécutifs à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. D’abord, au cours de la journée, une décision du Préfet d’Abidjan a sine die annulé la marche du Front commun PDCI-PPACI projetée le 2 août 2025, pour réclamer la réinscription de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo : leaders respectifs des deux formations politiques de l’opposition, retirés de la liste électorale suite à des démêlés avec la justice.

En effet, au cours d’une réunion d’échanges avec les représentants du PDCI et du PPACI, l’autorité préfectorale a annoncé l’annulation de cette marche pour insuffisance de forces de sécurité pour l’encadrement de cette manifestation. D’autant plus que les policiers et gendarmes, dans la grande majorité, sont mobilisés pour la célébration du 65ième anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire à Bouaké.

Ensuite, en début d’après-midi, contre toute attente, alors que l’on s’y attendait le moins, le Président Alassane Ouattara a fait une déclaration diffusée sur la première chaîne de la télévision nationale, RTI1, pour officiellement annoncer sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Accédant ainsi à l’appel pressant des militants du RHDP qui, au cours du 2ième Congrès Ordinaire à Abidjan, lui demandaient d’être candidat.

Le faisant, Alassane Ouattara coupe l’herbe sous les pieds du Front commun PDCI-PPACI qui a battu toute sa stratégie de positionnement et de communication sur la candidature du Président de la République, que les leaders, militants et sympathisants ne manquaient pas de qualifier d’illégale et d’anticonstitutionnelle. Au point de faire des sorties médiatiques lui enjoignant même de ne pas postuler, afin de garantir la paix sociale.

Et pourtant, là-dessus le leader des houphouëtistes est formel et justifie que la Constitution encore moins sa santé ne sont pas des obstacles à sa candidature. « Je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet », soutient avec force le Président Ouattara.

En tout état de cause, il est évident que ces deux déclarations sont encaissées comme de véritables coups de massue dans les états-majors du PDCI et du PPACI. Leurs principaux dirigeants et les militants auront du mal à s’en remettre de sitôt. Les prochains jours s’annoncent donc très ardus pour l’opposition, en termes de stratégies à peaufiner à l’effet de se repositionner dans le cadre des préparatifs de l’élection présidentielle d’octobre 2025.

Abdoul Kader Soumahoro

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