Crise de succession dans le royaume Baoulé : voici les questions dont les réponses conduiraient à une solution durable

16-7-2024 (AfrikMonde.com) Le royaume Baoulé est secoué par une crise de succession sans précédent depuis le décès en 2002 de Nanan Kouakou Anoungblé III. Après 17 ans de vacance de la royauté liée au départ du 12ème souverain dans l’au-delà, le nouveau roi devrait être désigné une fois terminées les étapes initiatiques préparatoires au règne sur le trône.

Et c’est là que la sérénité et la tranquillité du royaume des Baoulés dont le siège se trouve dans le Walêbo, à Sakassou, va basculer dans la cacophonie et l’incompréhension. Ce qui en principe ne devrait pas faire de bruits et de difficultés s’est malheureusement retrouvé sur la place publique, au centre de querelles et de diatribes de deux camps qui s’affrontent par presse interposée.

Pour rappel, chez le peuple Baoulé, les affaires qui concernent la cour royale, la gestion du trône, la succession et l’intronisation du roi se font dans la pure et le strict respect des us et coutumes. C’est ainsi que la succession au trône est matrilinéaire, c’est-à-dire que le sang royal est perpétué du côté des neveux du roi, nés des filles de sa mère sur un ordre traditionnel établi depuis des siècles, à savoir, la lignée royale. Ce qui signifie que le successeur du roi ne peut être qu’un des enfants de ses sœurs, c’est-à-dire un neveu.

La question que l’on est en droit de se poser après cette règle simple est la suivant : Comment après le décès de Nanan Kouakou Anoungblé III, 12ème roi des Baoulé, N’Gah Tanou Monique, sœur utérine du défunt roi lui a succédé avec comme nom de règne Nanan Akoua Boni II ?

A-t-elle été présentée comme telle par erreur ? Devrait-elle être présentée comme Reine-mère ou Régente ? N’avait-elle pas de fils remplissant les conditions ? N’avait-elle pas de sœurs ayant des fils, donc neveux du roi défunt ?

Trouver des réponses claires, sans passion, sans compromission, sans considération politicienne, avec honnêteté et sincérité ouvrirait la voie à la résolution de cette crise qui n’a que trop duré et qui n’honore pas le peuple Baoulé dans son ensemble.

Esli Tréta

AfrikMonde.com