AfrikMonde.com (03-03-2025) En présence de Vassogbo Bamba, Directeur de cabinet adjoint du ministère des Finances et du Budget, représentant le ministre Adama Coulibaly, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (Apbef-Ci), a tenu le vendredi 28 février 2025, sa rentrée annuelle. La cérémonie s’est déroulée à la Maison de l’entreprise, à Abidjan-Plateau et a été l’occasion pour le président de l’Apbef-Ci, par ailleurs Directeur général de Versus bank, Jérôme Ehui, de présenter les nouveaux défis qui s’imposent au secteur bancaire. Il a estimé que l’Intelligence artificielle (Ia) doit être la boussole pour réfléchir à un nouveau modèle économique. « L’Ia crée un environnement totalement différent dont trop peu en ont encore pris conscience. L’Ia n’est pas un outil. C’est une nouvelle façon d’opérer tant avec le client qu’à l’intérieur de la banque. Tant dans la relation que dans la gestion », a souligné le président de l’Apbef-Ci. Puis d’appeler à poursuivre les chantiers avec la question nouvelle et émergente de la finance durable. Jérôme Ehui a souligné également, la maitrise des risques nouveaux avec en point d’orgue les questions de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que la cyberdéfense. Autant de défis, souligne-t-il, à relever de façon vigoureuse.
Le président Ehui a décidé également de faire de l’inclusion financière son obsession jusqu’à résolution. « J’ai conscience, tant à la tête de Versus bank que président de l’Apbef-Ci, que l’inclusion financière n’est pas un sujet anodin ou comme les autres, mais le ciment du développement pérenne de notre pays », a-t-il dit. L’occasion a été bonne pour ce sachant du secteur bancaire de saluer la croissance continue de la Côte d’Ivoire, année après année, faisant remarquer que le pays a su maintenir une trajectoire résiliente malgré les perturbations mondiales et régionales. Le président Ehui a indiqué que la Côte d’Ivoire affiche une croissance moyenne continue de son Produit intérieur brut (Pib). « La Côte d’Ivoire passe ainsi d’un Pib de 34 milliards de dollars, soit 17 000 milliards de Fcfa en 2010 à 84 milliards de dollars, soit 42 000 milliards de Fcfa en 2024. Le total crédit accordé par les banques, en Côte d’Ivoire, enregistre une hausse de plus de 12% de 2024 sur 2023. Le Pib par habitant de la Côte d’Ivoire à 2.537 dollars, soit 1 268 500 Fcfa est le 18ème du Continent, plus élevé que ceux du Ghana et du Nigéria », a énuméré le banquier. Dr Jérôme Ehui se réjouit des prix d’achat bord champ du cacao qui sont passés de 1000 Fcfa/kg à 1800 Fcfa/kg. Une hausse de 80% qui, dit-il, vient reconnaitre le travail difficile, pénible des villageois quelques soient les circonstances climatiques. Une hausse qui va permettre de soutenir les communautés agricoles pour produire de nouveaux plants de cacao de plus haute qualité, et ainsi de rajeunir et diversifier les plantations. Le président de l’Apbef-Ci s’associe aux grandes ambitions énergétiques de la Côte d’Ivoire. « En tant que hub énergétique de la région, nous bénéficions des découvertes en hydrocarbures et d’importants gisements aurifères. Hub énergétique qui n’oublie pas de s’inscrire dans le développement de ces ressources naturelles, avec pour ambition de porter la part des énergies renouvelables à 45 % du mix énergétique national d’ici 2030, renforçant ainsi son leadership dans la transition énergétique en Afrique », mentionne-t-il.
Outre les acquis, le président de l’Apbefci a énuméré quelques difficultés, notamment des révisions à la hausse des lignes de crédit et des contraintes de liquidité. Autant de problèmes auxquelles il appelle à des solutions pour y faire face. Malgré la diminution continuelle du taux de pauvreté en Côte d’Ivoire depuis 2010 pour s’établir en 2024, à 37,5% de la population, il juge ce taux encore trop élevé.
Vassogbo Bamba a salué la performance du secteur bancaire ivoirien, soulignant les résultats impressionnants enregistrés en 2024. En effet, l’activité bancaire a connu une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente, avec un total de bilan atteignant près de 16 525 milliards de Fcfa. Cette évolution, selon le représentant du ministre des Finances et du Budget, témoigne du rôle clé que joue le secteur bancaire dans la croissance économique du pays. Se prononçant sur l’importance de l’Intelligence artificielle (Ia), Vassogbo Bamba a rappelé que cette technologie, bien que porteuse d’opportunités, pose également des défis majeurs en matière de sécurité, de respect de la vie privée et d’adaptation aux mutations technologiques. Il a insisté sur la nécessité d’une collaboration entre les pouvoirs publics, les banques et les autres acteurs économiques pour une transition réussie vers un secteur bancaire plus résilient et technologiquement avancé.
Une convention a été signée entre l’école de formation de l’Apbef-Ci et l’école de la Poste dans le but de renforcer les programmes de formation et favoriser l’employabilité des jeunes. Touré Michel, Directeur général de l’école de la Poste, a souligné l’importance de cette collaboration pour améliorer les formations en finance digitale, en recherche, innovation, ainsi que la coopération avec les entreprises membres de l’Apbef-Ci.
Nafi SANOGO
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