Burkina Faso : 34 ans après, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara s’ouvre en l’absence de Blaise Compaoré

La veuve du capitaine Thomas Sankara, Mariam Sankara, a regretté l’absence de Blaise Compaoré à ce procès.

11-10-2021 (AfrikMonde.com) 34 ans après qu’il a été assassiné avec 12 de ses collaborateurs, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, le leader de la révolution burkinabè s’est ouvert le lundi 11 octobre 2021, à Ouagadougou avec deux grands absents à la barre. Il s’agit notamment de Blaise Compaoré, l’ancien président du Burkina Faso, accusé d’avoir commandité le crime et Hyacinthe Kafando soupçonné d’avoir dirigé le commando qui a tué Thomas.

L’enjeu de ce procès est de taille, d’autant plus qu’il devra faire la lumière sur les événements du 15 octobre 1987 et déterminer la chaîne de responsabilités autour de l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara.

L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, l’un des grands absents au procès de l’assassinat de Thomas Sankara.

Se prononçant sur RFI, le jour de l’ouverture du procès, Mariam Sankara, l’épouse de Thomas Sankara a assuré de la présence de toute la famille Sankara à l’audience. « Moi, j’attends que la justice soit rendue en toute transparence. J’attends que les accusés nous disent qui a fait quoi. Je souhaite vraiment que ce procès ait lieu et qu’il serve d’exemple pour qu’on ne tue plus impunément au Burkina Faso et dans d’autres pays », s’est-elle prononcée.

Cependant, madame Sankara a regretté l’absence de Blaise Compaoré actuellement réfugié en Côte d’Ivoire. Selon elle, en effet, pour avoir présidé aux destinées du Burkina Faso, Blaise Compaoré devait courageusement assumer ses actes, plutôt que de fuir. « Il va fuir pendant combien de temps ? », s’est interrogée la veuve du capitaine Thomas Sankara.

Faut-il le rappeler, Thomas Sankara a pris le pouvoir en 1983, à l’issue d’un coup d’Etat militaire en compagnie de plusieurs officiers de l’armée dont le capitaine Blaise Compaoré, le numéro 2 de la junte révolutionnaire au pouvoir. La méthode atypique de gouverner son pays avait fini par placer Thomas Sankara dans les cœurs de la jeunesse burkinabè et africaine. Malheureusement, l’espoir qu’il constituait pour ces nombreux jeunes a brutalement pris fin le 15 octobre 1987 avec son assassinat.

Ephraïm Aboubacar

AfrikMonde.com