(10-04-2023) AfrikMonde.com La cérémonie de clôture de la 4ème édition du Salon international des équipements et technologies de transformation de l’anacarde (Sietta 2023), a eu lieu le samedi 8 avril.
Dressant le bilan de cette édition, le Commissaire général du Sietta, par ailleurs Directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Dr Adama Coulibaly a indiqué que le Sietta 2023 a enregistré plus de 13 000 participants, exposants et visiteurs. Le salon s’est articulé autour de plusieurs activités, notamment la réunion des experts du Conseil international consultatif du cajou (CICC), la réunion des Partenaires techniques et financiers du secteur anacarde, le lancement de projets facilité d’appui aux entreprises pour les chaînes de valeur agricoles résilientes, la 5ème session du Conseil des ministres du CICC qui a vu la participation des 11 pays membres représentés par des ministres ou leurs représentants, les expositions d’équipements, les rencontres d’affaires BtoB et le Dîner-gala.
Le Cameroun a passé le flambeau de la Présidence du CICC à la Côte d’Ivoire pour un mandat d’un an, à l’issue de la 5ème Session du Conseil des ministres qui s’est tenue à Abidjan, le jeudi 06 avril dernier, à la veille de l’ouverture du Sietta.
La prochaine édition du Sietta se tiendra au Ghana.
Le Sietta 2023 qui a eu pour thème : « Contribution de l’industrie du cajou à la résilience des pays africains face aux défis économiques mondiaux », a enregistré 34 stands de fournisseurs de produits et services ; 35 stands de produits dérivés et 13 stands institutionnels.
22 équipementiers dont 11 entreprises nationales et 11 entreprises internationales ont exposé des équipements. Une chaîne complète entièrement montée en Côte d’Ivoire a été exposée pour la première fois.
Plus qu’une exposition, le Sietta 2023 a été l’occasion de la vente d’équipements.
Près de 200 acteurs ont pris part aux rencontres BtoB. 75% sont des coopératives intéressées par des micro-crédits adaptées ; une dizaine de rencontres BtoG conduite par des délégations étrangères.
Au terme de la 4ème édition du Sietta, il ressort, au regard du bilan dressé par le Commissaire général que les participants ont pu voir des équipements et des technologies de transformation de cajou très performantes venus de plusieurs horizons et une large variété de produits dérivés de l’anacarde.
« Je suis particulièrement heureux de constater les progrès réalisés par les équipementiers locaux après trois éditions du Sietta. Ils contribuent ainsi à l’amélioration de l’écosystème de l’industrie locale de l’anacarde.
Cette édition nous interpelle sur la question de l’accélération de la promotion de la fabrication locale des machines et pièces de rechange qui doit être élevée au rang des priorités pour soutenir durablement la transformation structurelle de notre agriculture, à travers la transformation industrielle de nos matières premières agricoles », note le Commissaire général du Sietta.
L’allocution de clôture du Sietta 2023 a été prononcée par le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba. Il représentait à cette occasion le Premier ministre, Patrick Achi.
L’anacarde, faut-il le noter, constitue aujourd’hui la deuxième ressource d’exportation de la Côte d’Ivoire après le cacao ; le pays est devenu depuis 2015, le premier producteur mondial de cette spéculation, avec un volume de 702 510 tonnes de noix brutes. Cette production nationale a atteint un volume de 1 028 172 tonnes en 2022.
Le ministre Souleymane Diarrassouba a saisi l’occasion du Sietta pour lancer un appel à l’endroit de l’ensemble des opérateurs économiques nationaux et internationaux qui hésitent encore, à franchir le pas vers la transformation de l’anacarde.
« Des mesures de soutien ont été prises par nos différents Etats pour offrir les meilleures conditions pour la transformation locale de l’anacarde. Pour booster l’industrie du cajou, le Gouvernement a adopté trois mesures importantes dans le cadre du Programme de développement de la transformation de l’anacarde. Il s’agit de l’octroi de subvention à la transformation de l’anacarde aux unités locales de transformation, à travers la signature de 37 conventions entre l’Etat et les opérateurs ; un investissement de 200 millions de dollars US, soit plus de 107 milliards Fcfa d’appui pour l’amélioration de la chaine des valeurs, dans le cadre d’un Projet dénommé Projet de promotion de compétitivité de la chaine de valeur de l’anacarde (PPCA), financé par la Banque mondiale ; et l’octroi de mesures additionnelles d’incitations fiscales et non-fiscales, aux industries locales, à travers une convention avec l’État », souligne le ministre.
Ces mesures, selon le représentant du Premier ministre, ont commencé à produire des effets et l’environnement de l’industrie du cajou en Côte d’Ivoire évolue petit à petit dans le bon sens. Le taux de transformation a sensiblement évolué pour se situer en 2022 à 21,8% de la production nationale de noix brutes, soit un volume de noix brutes transformées de plus de 224 000 tonnes contre 40 383 tonnes de noix brutes transformées en 2016.
Dans la mise en œuvre du projet PPCA, trois zones agro-industrielles sont en cours d’aménagement dont celle de Korhogo, qui est prête à accueillir des unités de transformation de noix de noix de cajou, tandis que celles de Séguéla et de Bondoukou sont réalisées à plus de 70%. Cette composante du projet vise à rendre disponible des zones industrielles aux standards internationaux dédiées à l’installation d’unités industrielles de l’anacarde.
Le Gouvernement a également mis en place le Centre d’innovations et de technologies de l’anacarde (CITA), qui est une usine école dédiée à l’Anacarde pour soutenir le développement de la transformation locale. Le CITA est non seulement un pôle technologique en matière de conseil, d’expertise, de formation et de recherche, mais aussi un instrument d’accompagnement pour un partenariat public-privé innovant.
Grâce aux différentes réformes et aux investissements mises en œuvre par le Gouvernement, le secteur industriel a connu une croissance moyenne annuelle de 15,8% en 2022 malgré les effets négatifs de la Covid-19 et de la crise ukrainienne, avec une contribution au Produit intérieur brut (PIB) de 22% en 2022.
Irène BATH
AfrikMonde.com