Côte d’Ivoire : un père dénonce sa mère qui veut exciser sa fille de 3 ans

Bintou Saran Grâce Sanogo est menacée d’excision par sa grand-mère.

9-3-2022 (AfrikMonde.com) Lacina Sanogo est un opérateur économique prospère, qui mène une vie tranquille avec son épouse Ouattara Mariam dans la commune de Yopougon. Mais après 15 ans de mariage, que de péripéties avant de connaître la joie d’être père.

Avec Ouattara Mariam, Bintou Saran Grâce Sanogo leur fille de 3 ans, Lacina Sanogo subit pourtant une pression énorme de sa génitrice de 65 ans qui vit dans la commune d’Adjamé. C’est que la mère de Sanogo veut exciser sa petite fille qui va avoir bientôt 4 ans. Son fils et sa bru y sont fermement opposés.

Mais la mère de Sanogo ne démord pas. Pour elle la tradition doit être absolument respectée, et donc Saran sa petite fille doit subir cette opération abjecte, qui ne fera que déstabiliser la vie de cette belle fille à tout point de vue. Sanogo qui subit les assauts répétés de sa mère ne dort plus. Il veille de peur que sa fille ne lui soit enlevée à son absence, pour être soumise à cet acte d’un autre âge et aux conséquences insoupçonnées.

Que n’a-t-il pas encore dit et expliqué à sa mère ? Le jeune opérateur économique a dû s’en remettre une fois à la police des mineurs, pour que sa mère laisse sa fille tranquille. Mais rien n’y fit. Sa mère et ses parents ne veulent pas abandonner leur projet d’excision. Sanogo n’en dort plus. Pris entre amour et respect pour sa mère d’une part, et amour et devoir de protection pour sa fille, d’autre part, Sanogo fait face à une dialectique insurmontable.

« C’est ma mère, dit-il, et je l’aime énormément tout comme je la respecte. Je ne veux pas que quelque chose de grave lui arrive. Mais, en même temps, j’ai le devoir de protéger ma fille. Je ne veux pas de cette excision et je souhaite que les autorités compétentes rencontrent ma mère pour lui expliquer que cette pratique est mauvaise. Moi, je suis son enfant. Mais Saran, bien qu’elle porte son nom, n’est pas son enfant. C’est mon enfant et c’est à moi de décider pour elle alors qu’elle est encore mineure. Même moi le père, je n’ai pas le droit d’imposer à ma fille des choses inadmissibles! Elle a des droits que je suis censé respecter », a déclaré Lacina Sanogo totalement désespéré, mardi dernier alors qu’il nous recevait.

Aujourd’hui, ce que le jeune opérateur économique souhaite, c’est que les autorités compétentes parlent à sa mère, la sensibilise, lui donnent des conseils pour qu’elle abandonne définitivement son projet d’excision sur sa fille de 3 ans. Lacina Sanogo ne veut pas entendre parler d’arrestation, de procès ou de prison pour sa mère. Mais il recherche les services sociaux habilités, à expliquer à sa mère les dangers que son enfant court avec cette affaire d’excision.

Abdoul Kader Soumahoro

AfrikMonde.com